Prime d’activité : 4,4 millions de foyers bénéficiaires en 2016

Précarité par Clarisse Josselin

Marisol Touraine, ministre de la Santé, lors du lancement du simulateur en ligne pour le calcul de la prime d’activité en décembre 2015. ©Nicolas TAVERNIER/REA

La prime d’activité, qui regroupe le RSA activité et la prime pour l’emploi depuis le 1er janvier 2016, remporte un franc succès, selon un bilan dressé par la ministre des Affaires sociales lors du Conseil des ministres du 5 avril.

La prime d’activité dépasse largement les objectifs que s’était fixés le gouvernement. Pour sa première année de mise en place, ce complément de revenu, qui vise à augmenter le pouvoir d’achat des travailleurs les plus modestes et à encourager le retour à l’emploi, a été versé à 4,4 millions de foyers, soit plus de 5,6 millions de personnes. La prévision initiale de 2 millions de ménages est donc plus que doublée.

Chaque mois en moyenne, la prime a été perçue par près de 2,4 millions de foyers, soit 4,9 millions de personnes. Les montants mensuels moyens sont de 161,5 euros pour les foyers gérés par les caisses d’allocations familiales et de 174,5 euros pour les foyers relevant du régime agricole.

Le taux de recours des bénéficiaires potentiels, initialement attendu à 50 %, atteignait déjà 60 % en septembre 2016 et pourrait grimper à 70 % en 2017, reconnaissait à l’automne Marisol Touraine dans Les Échos. En comparaison, le taux de recours au RSA activité, un dispositif certes moins simple, n’était que de 33 %.

Trappe à pauvreté

La prime est également accessible aux 18-25 ans, y compris aux étudiants et apprentis à certaines conditions. Ils sont 500 000 à en bénéficier chaque mois, alors que le gouvernement avait initialement prévu 200 000 demandes.

Si les gens ont recours à la prime d’activité, c’est que cela correspond à un besoin, réagit Michel Beaugas, secrétaire confédéral chargé de l’emploi. Mais cette prime ne donne pas accès à un contrat de travail de qualité et pérenne, et peut être une trappe à pauvreté. Il rappelle que la mise en place de ce dispositif s’était faite sans concertation préalable avec les interlocuteurs sociaux. 

Zoom : La prime en pratique
La prime d’activité est versée aux travailleurs d’au moins 18 ans qui perçoivent une rémunération inférieure à un certain plafond. Ce dernier, variable selon la composition du foyer, est fixé à 1,3 Smic (1 500 euros) pour un célibataire. Pour les étudiants et apprentis, le salaire mensuel doit être supérieur à 78 % du Smic net. La prime, recalculée tous les trois mois, varie selon les ressources et la composition du foyer. La demande se fait exclusivement par Internet, un simulateur en ligne permettant d’en estimer le montant (www.caf.fr).

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante