EDF et projet de réacteur nucléaire à Hinkley Point : « rien n’est plié » souligne FO

Energie par Evelyne Salamero, FNEM FO

C’est à une courte majorité (10 voix pour et 7 contre) que le Conseil d’Administration d’EDF a donné son aval le 28 juillet au très controversé projet de construction d’un réacteur à Hinkley Point en Grande Bretagne.

L’ensemble des six administrateurs salariés (FO, CGT, CGC, CFDT) ont voté contre le projet de construction par EDF d’un réacteur nucléaire de nouvelle génération (EPR) à Hinkley Point, en Grande Bretagne. L’ex présidente du Medef, Mme Laurence Parisot, membre du CA depuis 2014, s’y est également opposée. Un autre administrateur a démissionné pour manifester son désaccord.

Ce résultat reflète la forte controverse qui entoure ce projet depuis plusieurs mois et qui avait déjà conduit à la démission du directeur financier d’EDF, M.Thomas Piquemal, le 6 mars dernier.

Une prise de risque inconsidérée

La fédération FO Energie et Mines et les autres organisations syndicales demandent le report du projet de deux ou trois ans, dénonçant à cette étape une prise de risque inconsidérée tant sur le plan financier qu’industriel et soulignant qu’il serait plus sage de concentrer les efforts sur la rénovation du parc nucléaire existant.

Alors que les britanniques ont levé le pied en décidant de finalement se donner le temps de la réflexion jusqu’à l’automne, EDF et son actionnaire principal, l’État, s’entêtent, allant jusqu’à faire obstruction à la procédure de consultation en bonne et due forme et en toute transparence du Comité central d’entreprise.

Le CCE a saisi la justice, première audience le 2 août

« Rien n’est plié » souligne FO. Les trois fédérations, FO, CGC et CGT, soutiennent « plus que jamais l’action du Comité central d’entreprise qui a saisi le juge des référés, avec une audience prévue le 2 août, pour que celui-ci suspende la décision d’investissement jusqu’à ce que le juge rende sa décision sur le fond (audience prévue le 22 septembre) ».

Les trois organisations syndicales continuent de surcroît de revendiquer que soit organisée « rapidement une suite à la mission Roussely sur la filière nucléaire (de 2010 ndlr) pour remettre à plat tous les problèmes et relancer cette industrie dans l’intérêt de notre pays et des 220 000 salariés de la filière ».

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

FNEM FO Énergie et Mines

Sur le même sujet