Puy-de-Dôme : un congrès de combat pour le retrait de la loi Travail

Congrès d’UD par Clarisse Josselin

Le XXXIe congrès de l’union départementale FO du Puy-de-Dôme s’est tenu le 8 avril à Clermont-Ferrand avec 940 participants, sous la présidence de Jean-Claude Mailly.

« Jamais un congrès d’UD n’avait réuni autant de participants dans le département », se félicite Frédéric Bochard, le secrétaire général, qui a été réélu à l’unanimité pour un cinquième mandat.

Les congressistes venaient des secteurs de la santé, de l’enseignement, de la territoriale, de la métallurgie, de l’agroalimentaire et de la grande distribution…

« C’était aussi le congrès de l’UD qui combat pour le retrait du projet de loi Travail, il s’est tenu en plein dans la mobilisation, ça s’est ressenti dans les vingt-et-une interventions à la tribune », poursuit-il.

« Faire du 28 avril une grève interprofessionnelle la plus massive possible »

Dans le premier article de la résolution générale, les congressistes dénoncent « une attaque sans précédent contre le code du travail et les garanties collectives qui protègent les travailleurs ». Ils ont appelé à amplifier le rapport de force et à « faire de la journée du 28 avril une grève interprofessionnelle la plus massive possible ».

Les congressistes ont aussi dénoncé les politiques d’austérité à tout crin, avec des conséquences désastreuses dans le secteur de l’enseignement ou de la santé, les attaques contre les services publics, le blocage des salaires, une remise en cause des droits collectifs, le démantèlement de la protection sociale.

« Un camarade de la police est aussi intervenu pour déplorer la fermeture de deux commissariats dans le département alors qu’on nous parle de sécurité et de lutte contre les attentats, c’est un vrai paradoxe », ajoute le secrétaire général.

La sécurisation de l’emploi facilite en fait les licenciements

En matière d’emploi, le congrès constate une augmentation considérable du chômage. Depuis le précédent congrès, le nombre de demandeurs d’emplois est passé de 43 000 à 52 000 dans le département.

« Tous les dispositifs mis en place par le gouvernement pour sécuriser l’emploi depuis l’ANI de 2012 offrent en réalité plus de facilités aux employeurs pour licencier les salariés », dénonce-t-il dans la résolution générale.

La fermeture de l’usine Elba à La Monnerie-Le Montel, avec quatre-vingts licenciements, au lendemain de l’entrée en vigueur de la loi découlant de l’ANI de 2013 qui redéfinissait le licenciement économique collectif, en est l’illustration.

Renforcement de la syndicalisation

Les congressistes demandent à l’État de prendre toutes ses responsabilités pour préserver l’emploi. Cela concerne notamment l’entreprise ACC à Clermont-Ferrand, spécialisée dans la rénovation des rames ferroviaires. Des centaines d’emplois y sont menacés et FO condamne le refus de l’État de rénover les rames de RER et de métro.

Dans son rapport d’activité, Frédéric Bochard s’inquiète aussi des postes menacés sur le site Michelin de La Combaude. Il dénonce les baisses d’effectifs dans le groupe pharmaceutique MSD Chibret à Riom, malgré une hausse continue des profits.

Dans le département, la syndicalisation se renforce. Dans le privé, FO s’est notamment implantée chez Véolia à Clermont-Ferrand, chez Vulcania, au journal la Montagne… Elle est la première organisation chez Orange depuis novembre 2014. Frédéric Bochard appelle à « tout mettre en œuvre pour assurer le succès de FO aux élections TPE dans huit mois ».

FO en tête dans l’hospitalière

FO a aussi progressé dans tous les secteurs de la fonction publique. Elle remporte 56 % des voix à la mairie de Riom, 69 % des voix à Chamalières. Elle progresse au Conseil général avec 21,5 % des voix. Deuxième organisation syndicale dans la fonction publique territoriale, elle reste en tête dans la fonction publique hospitalière avec par exemple 60 % de représentativité à l’hôpital d’Issoire. Elle est aussi majoritaire dans de nombreux Ehpad du département.

Elle progresse dans la fonction publique d’État avec 66 % des voix à l’Insee, 46 % dans la police…

Alors que tous les services publics touchés par la réduction des dépenses publiques, FO est combative. L’organisation a pris l’initiative de la mobilisation contre la réforme des collèges. Elle s’est aussi battue contre les différents réformes dans l’enseignement ou en matière de santé.

Engager le rapport de force

Contre la réorganisation territoriale, qui imposera aux agents une mobilité imposée et une flexibilité à outrance, FO a été à l’initiative de plusieurs déclarations intersyndicales et d’un rassemblement devant la préfecture le 30 juin 2015.

Pour la défense des droits des travailleurs, le congrès appelle l’ensemble des syndicats à rassembler les salariés « afin d’engager le rapport de force, y compris par la grève interprofessionnelle ».


Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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