Recensement 2011 : les changements de la France

Statistiques par Mathieu Lapprand

Les données définitives du dernier recensement de la population française permettent de mesurer les premières conséquences de la crise de 2008 sur les bassins d’emploi et la nature des emplois occupés.

Repères : Une évolution dans la répartition géographique de la population
La carte illustre l’évolution de la population par département. Les départements verts sont ceux dont la population augmente plus vite que la moyenne nationale entre 2006 et 2011 (2,77%). Les autres connaissent une croissance inférieure à cette moyenne, voire perdent des habitants. L’Arc Atlantique, les Pyrénées ainsi que le bassin méditerranéen et la Région Rhône-Alpes sont les bénéficiaires des évolutions de populations, tandis que le Nord, le Nord-Est, ainsi que le Centre de la France peinent à conserver leurs habitants.

En cinq ans, entre 2006 et 2011, la progression de la population française cache de profondes disparités dans la répartition géographique de ses habitants, notamment départementales. En outre, les emplois aussi évoluent. Si la France compte 520 000 emplois de plus en 2011 qu’en 2006, leur nature a changé et leurs titulaires ont vieilli. En 2011, le nombre de salariés de moins de 40 ans a diminué de 468 000, tandis que le nombre de ceux de plus de 40 ans a progressé de près d’un million. L’âge moyen de la population est passé de 39,5 à 40,3 ans.

Évolutions du temps de travail et de la nature des emplois

En cinq ans, la France a perdu 86 000 exploitants agricoles (-15 %), notamment en Basse et Haute-Normandie (-31 % et -23 %) et 335 000 ouvriers (-6 %). Les régions les plus marquées par la baisse de la population ouvrière sont aussi celles qui connaissent les plus fortes baisses de population. Neuf régions connaissent une baisse de leur population ouvrière, comprise entre 8,6 et 10 % : Champagne-Ardenne, Picardie, Haute-Normandie, Centre, Bourgogne, Nord-Pas-de-Calais, Lorraine, Alsace, Franche-Comté.

Si le nombre d’emplois à temps plein a progressé de 1,5 %, les emplois à temps partiel ont augmenté trois fois plus vite : + 4,56 % et surtout dans la population masculine (+11,4 %) qui occupait moins ce type d’emplois jusqu’à présent.

Malgré la hausse du nombre de cadres et de professions intermédiaires parmi les actifs entre 15 et 64 ans, les 15,7 millions d’employés et d’ouvriers représentent toujours une majorité des salariés. 

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante