Salaires : les policiers FO manifestent ce 7 avril à Paris

Emploi et Salaires par Valérie Forgeront, FSMI FO

La colère gronde toujours chez les policiers. Ils organisent demain 7 avril une manifestation nationale à Paris à l’appel du syndicat Unité-SGP-FO. Ces fonctionnaires demandent notamment une revalorisation substantielle de leur grille indiciaire.

La manifestation nationale des policiers prévue demain 7 avril place Clémenceau à Paris s’annonce massive.

A l’appel du syndicat Unité-SGP-FO, les fonctionnaires de province ont prévu de se rendre à Paris. Cinquante bus et 500 places de TGV sont d’ores et déjà réservés. A ces effectifs s’ajouteront ceux de la région parisienne.

Pour la deuxième fois en six mois, les policiers sont ainsi mobilisés pour faire entendre leurs revendications à commencer par celles portant sur la rémunération et la carrière.

Depuis la précédente manifestation le 14 octobre dernier, à l’issue de laquelle les policiers avaient été reçus par le chef de l’État, l’engagement de mesures à mettre en œuvre avait été pris par l’exécutif.

Aujourd’hui les fonctionnaires estiment que les négociations « piétinent ».

Pas question d’attendre 2020

L’administration a ainsi proposé un plan pluriannuel s’étirant de 2017 à 2020, « ce qui est beaucoup trop long » estime Unité-SGP-FO.

Parmi les mesures prévues par ce plan, la revalorisation indiciaire proposée est inférieure au PPCR (protocole sur les carrières des fonctionnaires, rejeté par trois syndicats dont FO en septembre dernier mais imposé par le gouvernement). Elle est aussi inférieure à la grille type fonction publique avec allongement de la durée de passage dans les échelons.

« Le gain indiciaire en fin de plan, en 2020, soit dans cinq ans, pourrait être gommé par l’inflation » explique Unité-SGP-FO.

Par ailleurs, lors de la 1re réunion de négociation le 22 janvier, le ministère de l’Intérieur -avec lequel les syndicats de policiers négocient- n’envisageait pas de revaloriser l’ISSP, « l’indemnité de sujétion spéciale de police » soit la prime de risque attribuée aux policiers. Cette ISSP équivaut à 26% d’un traitement/salaire brut mensuel. Il proposait une revalorisation de la prime OPJ (officier de police judiciaire) à 70 euros contre 50 euros actuellement.

Des revalorisations insuffisantes

Depuis les premiers rendez-vous de négociations, le ministère a certes progressé dans ses propositions mais de manière encore trop limitée souligne Yves Lefebvre, secrétaire général du syndicat Unité-SGP-police.

« L’administration a fait la moitié du chemin » indiquait-il à la veille de manifestation de ce 7 avril. Toutefois si le ministère a « répondu favorablement à la revalorisation de l’ISSP, c’est en deçà de ce que l’on pouvait espérer et à cette revalorisation il faut associer le volet indiciaire ».

Le ministère a annoncé en effet une revalorisation de 2% de l’ISSP et une revalorisation de la prime OPJ allant jusqu’à 90 euros (pour les OPJ exerçant leur qualification).

Il faut que le ministère « fasse encore des efforts » concernant la prime OPJ ainsi que sur l’ISSP expliquent les policiers.

Ils demandent aussi une refonte de la « prime de fidélisation » afin qu’elle compense la suppression pour les policiers franciliens du régime ASA, l’accélérateur de carrière prévu jusque-là pour ceux travaillant dans certaines zones sensibles.

Les fonctionnaires de police qui insistent sur l’urgence d’une revalorisation indiciaire regrettent toutefois que pour l’instant les négociations soient « au point mort ». Pour Unité-SGP-FO, « seule la mobilisation sera en mesure de valoriser réellement les carrières ».

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

FSMI FO Ministère de l’intérieur

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