Sécurité : la fin et les moyens

Revue de presse par Michel Pourcelot

A l’occasion du Congrès de Versailles, lundi 16 novembre, le chef de l’État a annoncé, suite aux attentats du 13 novembre à Paris, la prééminence d’un « pacte de sécurité sur le pacte de stabilité ».

Marianne
« Devant les parlementaires, François Hollande a assumé le "surcroît de dépenses" engendré par le renforcement des effectifs des forces de l’ordre et de la justice. "Le pacte de sécurité l’emporte sur le pacte de stabilité", a justifié le chef de l’État. Un credo répété par Manuel Valls, mardi sur France Inter. Les engagements européens de la France "seront forcément dépassés", a expliqué le Premier ministre, car les moyens supplémentaires ne se feront pas au détriment des autres budgets ». Qui aurait bien du mal à le supporter d’ailleurs.

Le Dauphiné Libéré
Le président du Medef en fait fi et « se risque sur un terrain glissant : alors que l’opinion accueille très favorablement les annonces de François Hollande en matière de sécurité, Pierre Gattaz demande au gouvernement "de ne pas perdre de vue" l’objectif de réduire les déficits publics ». Ne perdant pas son Nord magnétique.

La Dépêche
Alors que « Bercy avance le chiffre de quelques "centaines de millions d’euros". "C’est bien un surcoût. Malgré tout, cela reste compatible avec nos équilibres et ne remet pas en cause nos engagements européens", a ajouté Bercy. Selon des experts, le dérapage budgétaire lié à ces nouvelles mesures devrait être compris entre un et deux milliards d’euros au maximum en 2016. Soit l’équivalent de 0,05% à 0,1% du PIB. "Les effectifs annoncés sont importants, mais en termes de masse salariale, le coût ne sera pas énorme. Ça ne va pas remettre en cause la trajectoire de réduction du déficit public", estime pour sa part Mathieu Plane, économiste à l’OFCE ». Le pacte de stabilité garde le cap.

Le Monde
Trajectoire et trajets : en IDF, « La sécurité dans les transports en commun de la région "est au niveau humain maximum, avec aujourd’hui environ un millier d’agents de sécurité et des forces de l’ordre sur le terrain" estime le président de la région Ile-de-France (IDF) et du Syndicat des transports d’île de France (STIF). »

Les Echos
Maximum humainement actuellement car « le STIF a donc confirmé ce matin à la SNCF et à la RATP qu’il leur demandait d’anticiper les embauches prévues pour accroître la présence sur les réseaux. Ce qui ne pose pas de problème dans une région où le taux de chômage dépasse 8 %. Seulement, ces professionnels devront être formés avant d’arriver sur le terrain... dans cinq ou six mois. Ils vont néanmoins permettre d’alléger la pression sur les personnels mobilisés. » Et il y a péril en la demeure.

La Nouvelle République
Le chef de l’État « a confirmé lundi le renforcement des effectifs sécuritaires dans la police, la gendarmerie et les douanes », mais la « police pointe toutefois la faiblesse actuelle du dispositif de formation. Le réseau des écoles ne peut pas absorber 3 000 élèves supplémentaires par manque de formateurs et de structures d’accueil ». Hausser la sécurité a un coût, l’abaisser aussi.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante