Avec l’appui de l’Agence du service civique, elle a lancé un programme de développement de nouvelles missions de volontaires bénévoles en 2016 et 2017, en direction des personnes âgées, des personnes handicapées et des usagers des établissements de santé en 2016.
Qui sont ces volontaires bénévoles ?
Des jeunes âgés de 16 à 25 ans qui pourront s’engager pour 6 à 12 mois dans une mission d’intérêt général auprès d’un organisme agréé. Ils pourront ainsi participer à la mise en place d’actions sociales ou culturelles au sein des maisons de retraite (structures publiques et privées d’intérêt collectif) pour aider les résidents à se servir des outils numériques, pour maintenir les relations familiales et, tout simplement, pour contribuer à renforcer le lien social. Par le biais de l’association Monalisa, ils pourront aussi se rendre chez les personnes âgées isolées pour leur apporter écoute et soutien. Pour ce faire, la ministre a pris appui sur les Agences régionales de santé (ARS) pour leur demander d’informer l’ensemble des établissements et associations gestionnaires de l’opportunité que serait l’accueil de ces jeunes en service civique et l’importance de leur rôle essentiel au sein de ces structures.
Mais n’en déplaise à la ministre qui ambitionne le déploiement de 17 000 nouvelles missions en 2016 et 25 000 en 2017, elle oublie bien vite la situation précaire de ces jeunes volontaires. Le Service civique universel (SCU) n’est pas un emploi salarié. Il n’ouvre pas droit à un salaire mais à une simple indemnité financée par l’État de 467,34 euros nets par mois, quelle que soit la durée hebdomadaire du contrat. Il n’ouvre ni droit au chômage, ni droit automatiquement à une mutuelle. Si l’ensemble des trimestres de service civique effectués sont pris en compte au titre de l’assurance-retraite du régime de base, il n’en est pas de même pour la retraite complémentaire. Enfin, la structure d’intervention du jeune volontaire n’a pas d’obligation de formation, mais se contente de désigner un tuteur, simple garant du bon déroulement de la mission.
La mission de service civique n’est pas un emploi et l’empathie n’est pas un diplôme
Pour l’UCR-FO, le service civique est sans conteste une fausse bonne réponse pour l’emploi des jeunes. Le recours massif par les établissements et associations au bénévolat des jeunes risque aussi d’être une spirale dangereuse tirant vers le bas les conditions d’emploi des personnels, les conditions de traitement des personnes âgées, voire un facteur de dumping social ; le but étant bien sûr de faire des économies budgétaires sur le nombre de postes de professionnels. C’est un programme qui présente bien des dangers en matière sociale et économique.
Pour toutes ces raisons, l’UCR-FO revendique de vrais emplois, un vrai travail pour la prise en charge de la perte d’autonomie des retraités et personnes âgées.