Le Monde
Le doute ou l’agacement s’insinue dans les esprits, à la faveur de révélations sur des pistes de réflexion qui sont prêtées à l’exécutif : elles laissent supposer que des mesures ultralibérales sont à l’étude. La ministre du Travail, Muriel Pénicaud, promet qu’il n’en est rien. Mais une nouvelle fuite, mercredi 7 juin, dans les colonnes de Libération, après celle – l’avant-veille – dans Le Parisien, est susceptible d’installer un climat de défiance et d’accréditer l’hypothèse qu’il y a un agenda masqué, écornant la volonté affichée par le pouvoir en place de dialoguer avec les partenaires sociaux
. A condition de ne pas être trop dur de la feuille.
Libération
Le gouvernement joue-t-il cartes sur table dans son projet de réforme du code du travail ? Libération a publié dans son édition de ce mercredi un document qui révèle que le ministère du Travail réfléchit à des positions bien plus radicales que celles présentées mardi aux partenaires sociaux. Daté du 31 mai, ce texte issu de la direction générale du travail (DGT) détaille les
. Des planches d’essai ? Des planches pour surfer ensuite sur le résultat des élections ?réformes demandées par le cabinet
, autrement dit les pistes sur lesquelles les équipes de Muriel Pénicaud demandent à l’administration de plancher
L’Obs
Slalom sur des pistes noires entre des chiffons rouges ou enchères volontairement hautes ? Quoiqu’il en soit, il s’agit d’une série de
. La route est droite mais si le temps devient incertain...pistes
de travail explosives, comme la négociation, à l’échelle de l’entreprise, des motifs de licenciement, du niveau des indemnités légales de licenciement et des CDD. Si ces points précis n’étaient pas dans le programme d’Emmanuel Macron, leur philosophie - permettre de négocier au plus près du terrain
- y figurait. Je tire la sonnette d’alarme
, a averti le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, qui s’est montré très agacé par de pseudo révélations
qui, si elles se répètent, risquent fort, selon lui, d’entamer le climat de la concertation prévue tout l’été, avant la publication des ordonnances réformant le code du travail
Le Point
Ce qui est sûr c’est que Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, a lui aussi qualifié les pistes évoquées de
. La route est ardue mais il faut que tous prennent la même.pas acceptables
. Il va falloir que le gouvernement s’explique
, a-t-il demandé
La Tribune
Et que les bas-côtés soient stabilisés et plus sûrs... Ainsi Le flou pourrait bien cacher des loups...
. Aussi a-t-on pris soin de la soutenabilité de la mule : Le poids des mots ! Manifestement, le gouvernement a soupesé chaque terme du
. L’été devrait permettre de dissiper le brouillard, améliorer la visibilité sur une route annoncée droite, quoique ardue.programme de travail pour rénover notre modèle social
transmis le 6 juin aux organisations patronales et syndicales. Dans ce texte, on ne trouve aucun des mots ou aucune des expressions qui fâchent, comme inversion de la hiérarchie des normes
, motifs prédéterminés de licenciement dans le contrat de travail
ou encore allègement de la procédure de licenciement
. Rien de tout cela, à l’inverse, du consensuel, tel ce vœux de faire converger performance sociale et performance économique
. Et pour enfoncer le clou, dans leur communication orale, le Premier ministre, Édouard Philippe, et la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, ont aussi soigné leur vocabulaire, le premier assurant que la branche conservera un rôle essentiel
, la seconde affirmant qu’il ne s’agit pas d’un projet anti-branches
. Certes, à ce stade, alors que tout un cycle de réunions bilatérales avec les organisations patronales et syndicales va s’engager, il ne s’agit pas pour le gouvernement de livrer le fond de sa pensée