Plus de 300 personnes se sont rassemblées le 14 septembre à l’appel d’une intersyndicale devant le palais de justice de Chambéry. Elles venaient apporter leur soutien et demander la relaxe de Laura Pfeiffer, inspectrice du travail, et de l’ex-salarié lanceur d’alerte poursuivis dans l’affaire Téfal de Rumilly (Haute-Savoie), jugés en appel. Il leur est reproché d’avoir rendu publics en 2013 des mails internes à l’entreprise montrant que la direction avait cherché à entraver le travail de l’inspectrice.
Tous deux avaient été condamnés en première instance à 3500 euros d’amende avec sursis en décembre 2015 par le tribunal correctionnel d’Annecy. La condamnation pour « violation du secret professionnel » et « recel d’e-mails internes » devait être inscrite sur leur casier judiciaire.
Décision rendue le 16 novembre
L’audience a duré plus de six heures. L’avocat de Laura Pfeiffer, Me Henri Leclerc cité par l’AFP, a plaidé pour la relaxe de sa cliente. « L’infraction n’est pas constituée » car l’inspectrice a agi ainsi dans « le cadre de la nécessité de sa défense », a-t-il estimé.
Dans ses réquisitions, l’avocate générale a demandé la confirmation de la peine prononcée en première instance.
« Ces réquisitions sont inacceptables alors que l’inspectrice n’a fait que son travail, il n’y a pas de demi-mesure possible, dénonce Pierre Didio, secrétaire général de l’union départementale FO de Savoie. Et avec une inscription au casier judiciaire, elle perdrait son emploi. »
La décision sera rendue le 16 novembre 2016.