Travail forcé : l’OIT rappelle le Qatar à l’ordre

International par Secteur International Europe

Lettre électronique N°33
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Le Conseil d’Administration de l’OIT vient de décider qu’une commission d’enquête serait envoyée au Qatar en mars 2017 si d’ici là le pays ne révisait pas sa législation du travail et si des services d’inspection du travail n’étaient pas garantis.

Une plainte avait été déposée par des délégués à la CIT 2014 contre le Qatar afin que le pays respecte la convention 29 sur le travail forcé et la convention 81 sur l’inspection du travail. La Commission d’enquête est un des moyens les plus puissants des Nations Unies pour contribuer à faire respecter la loi. Cette mesure n’a été utilisée que treize fois depuis la création de l’OIT en 1919. La mission de haut niveau qui s’est rendue sur place a en effet révélé que si le Qatar a ratifié les normes fondamentales de l’OIT, il ne les a pas mises en œuvre.

L’OIT demande donc au Qatar de mettre fin au travail forcé des migrants d’ici mars 2017. Pour l’essentiel, les migrants travaillent dans le bâtiment et notamment sur les chantiers de construction des stades pour la Coupe du monde de Football 2022, et ce dans des conditions effroyables. Ils travaillent aussi comme travailleurs domestiques. La CSI dénonçait notamment en septembre dernier un trafic humain entre la Mauritanie et les pays du Golfe : des femmes à qui étaient promis des emplois d’infirmières ou d’enseignantes étaient envoyées en masse vers ces pays mais une fois sur place, tombaient sous le joug esclavagiste.

Le gouvernement qatari est aujourd’hui appelé à ratifier le protocole 29 adopté par la CIT 2014, à abolir le système de la « kafala » (qui interdit à tout travailleur étranger de quitter le pays sans l’accord de son employeur et le prive de la possibilité de changer d’emploi), à fournir un salaire minimum vital non discriminatoire aux travailleurs migrants et à autoriser l’expression collective des travailleurs.

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