Vente du chantier STX de Saint-Nazaire : FO en appelle à l’État

Emploi par Clarisse Josselin, FO Métaux

Le plus grand paquebot au monde, en 2015, alors en construction chez STX. Photo : Jean Claude MOSCHETTI/REA

Le groupe coréen STX a confirmé le 8 septembre la mise en vente du chantier naval de Saint-Nazaire, dont il est l’actionnaire majoritaire. FO revendique toujours la nationalisation du site pour garantir sa pérennité.

C’était un secret de polichinelle. Sans surprise, le groupe coréen STX Offshore et Shipbuilding, au bord de la faillite, a confirmé le 8 septembre la mise en vente du chantier naval de Saint-Nazaire, dont il est l’actionnaire majoritaire (66,6%) depuis 2008. La maison-mère, qui croule sous 243 millions d’euros de dettes, a un besoin urgent de liquidités.

Son objectif est d’avoir bouclé la vente avant la fin de l’année. STX recevra les offres des acheteurs potentiels en octobre et choisira son candidat en novembre. Ce sera la troisième cession du site en dix ans.

Trois repreneurs potentiels

Le chantier naval de Saint-Nazaire, qui emploie 2500 salariés, a un savoir-faire convoité. En mai dernier, il avait livré l’Harmony of the Seas, le plus gros paquebot du monde. Et avec quatorze paquebots à construire, son carnet de commandes est plein pour dix ans.

L’État français, actionnaire minoritaire (33,3%), a un droit de regard sur tout changement d’actionnaire et une minorité de blocage. A la recherche d’un repreneur, il serait notamment en négociation avec trois candidats potentiels : l’italien Fincantieri, le néerlandais Damen, et le groupe asiatique Genting Hong-Kong.

Le dernier chantier naval de France

« Nous ne voulons d’aucun d’entre eux », prévient Nathalie Durand-Prinborgne, déléguée FO au chantier naval de Saint-Nazaire. L’italien, un concurrent direct de STX, a passé un partenariat avec la Chine en lui cédant une partie de son savoir-faire. Le candidat asiatique fait, lui aussi, courir le risque d’un transfert de technologies qui condamnerait à terme le chantier naval français. Quant au Hollandais, qui intervient également dans le domaine de la défense, il entrerait directement en concurrence avec le groupe français DCNS, spécialiste des navires militaires et avec qui STX collabore depuis des années. "Si nous ne pouvons plus travailler avec DCNS, ça pose problème", ajoute la déléguée FO.

Pour assurer la pérennité du site et de tous les emplois, FO revendique sa nationalisation, ou au moins une prise d’actionnariat majoritaire de l’État, même temporaire. « Il faut sauver l’entreprise, nous sommes le dernier chantier naval de France, alors que nous avons la deuxième surface maritime au monde après les États-Unis », poursuit la déléguée FO.

Les salariés inquiets

Dans un courrier daté du 25 août 2016, la section syndicale FO du chantier naval, avec l’union départementale de Loire-Atlantique et le syndicat de la métallurgie de Saint-Nazaire, demandaient à être reçus dans les meilleurs délais par le Premier ministre Manuel Valls. Toujours dans l’attente d’un rendez-vous, ils ont réitéré leur demande début septembre auprès du préfet.

« Il nous a assuré que le dossier est suivi de très près par le gouvernement, mais nous voulons dire de vive voix à Manuel Valls ce que nous pensons, ajoute Nathalie Durand-Prinborgne. Nous voulons aussi avoir des pistes, nous avons besoin de rassurer les salariés, ils sont très inquiets pour l’avenir. »

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

FO Métaux Métallurgie

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