La ministre de la Santé Marisol Touraine n’a pas cédé face à la grogne des médecins. Le 9 mars, elle a annoncé que le tiers payant, qui permet de ne pas faire l’avance des frais chez le médecin, sera progressivement généralisé d’ici à 2017. Afin de rassurer les praticiens, vent debout contre la mesure, elle a affirmé que sa mise en place s’accompagnerait d’une « garantie de paiement » de la part de l’Assurance maladie. Le paiement devra être effectué dans un délai de sept jours, sans quoi la Sécu devra des pénalités aux médecins.
Un meilleur accès aux soins
La généralisation du tiers payant, soutenue par deux tiers des patients selon un récent sondage, recueille l’approbation de Force Ouvrière. « La mesure offrira un meilleur accès aux soins à des assurés qui n’ont pas toujours les moyens de se soigner. Espérons simplement que le projet ne se délite pas au fil des deux années que durera sa mise en place », indique Jocelyne Marmande, Secrétaire confédérale FO chargée de la protection sociale. FO a cependant indiqué qu’elle serait attentive à ce que le dispositif soit piloté par l’assurance maladie afin de garantir la sécurité des données individuelles de santé des assurés sociaux.
Le tiers payant chez le médecin, actuellement réservé aux bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ou de l’Aide médicale d’État (AME), doit être étendu en juillet 2015 aux personnes disposant de l’aide à l’acquisition d’une complémentaire santé (ACS). Il sera ensuite accessible en 2016 à tous les assurés pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie (personnes souffrant d’une affection de longue durée, dite ALD, et femmes enceintes), soit 15 millions de personnes. Puis, à la fin de l’année 2017, le tiers payant deviendra un droit pour l’ensemble des Français.
(mise à jour le 19 mars 2015 - yv)