Vers une meilleure indemnisation des chômeurs à Mayotte

Outremer par Clarisse Josselin

Les interlocuteurs sociaux ont assoupli le 18 décembre les règles de l’assurance chômage sur ce territoire de l’océan Indien qui bénéficie encore d’un régime spécifique. La convergence avec le régime général de l’Hexagone avance progressivement.

A Mayotte, département français depuis 2011, le régime d’indemnisation chômage, dégressif, est régi par un accord spécifique de 2012. L’entrée de ce territoire dans le régime général ne devrait pas se faire avant dix ans. Mais la convergence est en marche, alors que le taux de chômage, en forte hausse, s’élève localement à 23,6 %.

Lors de la négociation paritaire du 18 décembre au siège du Medef, syndicats et patronat ont élargi les conditions d’affiliation et allongé la durée d’indemnisation. Le nombre de personnes bénéficiant d’au moins une journée d’indemnisation devrait ainsi tripler, passant de 1 200 à 3 600 par an.

Trois des cinq délégations syndicales – dont FO – ont promis de signer cet avenant à l’accord de 2012. Les deux autres souhaitent auparavant consulter leurs instances. « Ces mesures améliorent considérablement la situation pour une population jeune et en contrats courts », s’est félicité Stéphane Lardy, secrétaire confédéral en charge du chômage.

Un comité de suivi est également mis en place pour évaluer le dispositif et fixer le calendrier de la convergence.

Voici les nouvelles règles d’indemnisation chômage au 1er mai 2016, pour une durée de trois ans, selon le relevé de conclusions :

 la durée minimale d’affiliation est réduite à six mois de travail au cours des 24 derniers mois ;

 l’indemnisation est de 70 % du salaire de référence les trois premiers mois, puis de 50 % les mois suivants. Le cumul avec un revenu est désormais possible ;

 la durée maximum d’indemnisation, calculée sur la base du principe « un jour cotisé = un jour indemnisé », passe à un an pour les moins de 50 ans et à deux ans pour les plus de 50 ans ;

 le plafond du salaire de référence est relevé à 2101,50 euros, puis à 3125,25 euros au 1er mai 2017 et à 4728,38 euros au 1er mai 2018 ;

 l’âge limite d’indemnisation est porté à 62 ans.

Par ailleurs, une hausse progressive du taux de cotisations est mise en place à compter du 1er juillet 2016. En 2018, il sera de 2,80 % pour l’employeur et 1,5 % pour le salarié.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante