Vivarte : Les salariés mettent en garde contre de nouveaux licenciements massifs

Emploi et Salaires par Françoise Lambert

Jeudi 5 janvier 2017 devant le ministère de l’Industrie. Photographie : F. Blanc (CC-BY-NC 2.0)

Jeudi 5 janvier, les salariés de Vivarte protestent devant le ministère de l’industrie pour alerter contre un nouveau plan de licenciements. Le groupe d’habillement avait annoncé à l’automne la cession d’une centaine de magasins La Halle aux chaussures.

Les salariés du groupe Vivarte, qui regroupe des enseignes d’habillement comme La Halle aux chaussures, La Halle aux vêtements, André, Kookaï, Minelli ou Caroll, manifestent le 5 janvier devant le ministère de l’Industrie à l’appel de FO et de leurs autres syndicats.

Attirer l’attention du gouvernement

L’objet de ce mouvement : attirer l’attention du gouvernement sur une nouvelle restructuration dans le groupe. Annoncée fin septembre par la direction lors de la présentation de son plan stratégique, elle prévoit la cession d’une centaine de magasins la Halle aux chaussures sur 680 et la vente du chausseur espagnol Merkal. Les magasins de chaussures André pourraient aussi être touchés.

Les syndicats craignent la suppression de plus de 1 000 emplois

Les syndicats craignent la suppression de plus de 1 000 emplois, alors que la direction de Vivarte tente actuellement de renégocier sa dette avec ses actionnaires.

Une première vague de restructurations est encore en cours. La fermeture de 250 magasins La Halle aux chaussures, de 70 magasins André et la suppression de d’une centaine de postes au sein de la logistique, annoncées fin 2015, avaient généré 2 000 licenciements économiques.

« Une fois de plus seuls les salariés paient l’addition »

Une fois de plus seuls les salariés paient l’addition, nous allons demander aux pouvoirs publics de ne pas les abandonner une nouvelle fois, explique Gérald Gautier, délégué syndical central FO, le groupe a bénéficié d’allègements de charges avec le CICE et exonérations Fillon, il devrait rendre des comptes, ce qui n’est pas le cas pour l’instant.

« Aucun investissement n’a été effectué depuis de nombreuses années »

Les syndicats sont très inquiets pour l’avenir. Nous ne croyons pas du tout en une cession d’un parc de magasins déficitaires pour lesquels aucun investissement n’a été effectué depuis de nombreuses années, souligne FO Commerce.

Depuis 2014, le groupe Vivarte est contrôlé par des fonds d’investissements américains, parmi lesquels Babson et Alcentra, et les salariés ont assisté à une valse sans précédent des dirigeants.

La nouvelle loi travail ne va pas aider les salariés, puisqu’elle facilite les licenciements et amoindrit les indemnités de licenciements, ajoute Gérald Gautier (FO), Si les licenciements que nous craignons sont validés, c’est juste la catastrophe.

Annonces de la direction attendues pour mi-janvier

Les syndicats attendent des annonces de la direction lors de comités de groupe et de comités centraux d’entreprise, qui devraient se tenir à la mi-janvier.
Le groupe Vivarte emploie 18 000 salariés en France.

Photographies : F. Blanc (CC-BY-NC 2.0)

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante

Sur le même sujet