Yvelines : « Les agents territoriaux sont inquiets pour leurs emplois et leurs conditions de travail »

Congrès UD par Françoise Lambert

Congrès de l’UD FO des Yvelines du 18 janvier 2016.

Près de deux cent cinquante militants ont participé au Xe congrès de l’union départementale FO (UD) des Yvelines, à Carrières-sous-Poissy le 19 janvier, sous la présidence de Pascal Pavageau, secrétaire confédéral FO. Dominique Ruffié, réélu au poste de secrétaire général de l’UD, revient sur les sujets abordés lors des débats.

Dominique Ruffié

FO Hebdo : A quelles problématiques sont confrontés les salariés du département ?

Dominique Ruffié : L’un des sujets majeurs du congrès a été la régionalisation, ainsi que la territorialisation nouvelle du département, car des projets sont particulièrement avancés chez nous. Les salaires et le pouvoir d’achat ont aussi été au centre des débats. L’indépendance syndicale de Force Ouvrière vis-à-vis des gouvernements, mais aussi dans les entreprises vis-à-vis du patron, a été saluée. Enfin, plusieurs camarades ont relevé que les nouveaux adhérents venaient vers Force Ouvrière parce qu’ils étaient aussi défendus à titre individuel, au quotidien.


FO Hebdo : Quelles sont les préoccupations dans le secteur public ?

D. R. : La principale d’entre elles reste la valeur du point d’indice, qui n’a pas évolué depuis 2010, et a été au centre des débats avec la grève et la manifestation du 26 janvier qui se profilait. Plusieurs enseignants ont dénoncé la réforme de l’école, et la pression des maires qui s’accentue. Ils ont dit leur détermination à combattre ces changements, et ils ont appelé les autres fonctionnaires à les rejoindre. Les plus sensibles à ce sujet sont les camarades agents territoriaux qui vivent cette réforme au quotidien.


FO Hebdo : Quid des salariés du secteur privé ?

D. R. : Une question a été mise en avant, celle du stress et du harcèlement. Des camarades de l’entreprise Jussieu, dans les ambulances, ou SEPUR, dans la collecte d’ordures ménagères, ont fait part de la pression quotidienne qu’ils subissent. Il y a d’ailleurs un lien direct entre salaires maintenus bas et maltraitance sur le lieu du travail. La SEPUR est 16% moins cher que ses concurrents, en matière d’appel d’offre des marchés publics, la différence se fait sur les salaires et le coût du travail. De la même manière, les ambulances Jussieu ne donnent pas de travail aux délégués un peu trop revendicatifs.


FO Hebdo : Les départements des Yvelines et des Hauts-de-Seine préparent un rapprochement. Quelle forme va-t-il prendre ?

D. R. : Le département des Yvelines présente déjà une nouvelle carte puisque les 262 communes sont regroupées en 10 intercommunalités. En ce qui concerne le rapprochement avec Les Hauts-de-Seine, le mot fusion a été prononcé. Certains services départementaux sont déjà dans une logique au minimum de mutualisation entre les deux départements : sports-éducation-culture, exploitation et entretien de la voirie, service archéologiques, ou encore la création d’un centre interdépartemental pour adultes handicapés. Dans ce dernier cas, le Val d’Oise serait aussi associé, ce qui amènerait un troisième département. Dans les sphères politiques locales, on parle aussi de faire venir l’Eure et l’Eure-et-Loir. Tout cela va à l’encontre de ce qui vient d’être mis en place avec la Métropole du Grand Paris, qui inclut les Hauts-de-Seine. Plus personne n’y comprend grand chose.


FO Hebdo : Quelles seront les conséquences pour les agents territoriaux ?

D. R. : L’inquiétude est grande du côté des agents départementaux et communaux sur la pérennité de l’emploi et sur les conditions de travail.
Certains services regroupés ne verront plus l’utilité de garder du personnel en doublon. Il y aura aussi des mobilités, avec des personnels obligés de travailler « ailleurs » alors que les Yvelines sont un des départements où le transport est le plus aléatoire.


FO Hebdo : Quelles seront les priorités de l’union départementale pour les trois années à venir ?

D. R. : la solidarité interprofessionnelle fonctionne très bien dans notre UD. Pour cette raison, chacun est sensibilisé aux différents résultats des autres lors d’élections professionnelles. De la même manière, la campagne pour les élections dans les TPE devrait nous rassembler, mais chacun sait à quel point elle est difficile à mener. La syndicalisation est un autre versant à développer. Tous les camarades le mesurent, le nombre de syndiqués dans l’entreprise est la véritable force du syndicat pour se faire entendre.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante