183 euros pour tous : à la Fondation réunionnaise Père Favron, une première victoire

InFO militante par Chloé Bouvier, L’inFO militante

Depuis la signature du Ségur en juillet 2020, FO continue de se mobiliser pour l’extension de la hausse salariale de 183 euros à tous les professionnels du secteur médico-social privé. À La Réunion, les salariés de la Fondation Père Favron ont vu leur revendication aboutir le 14 septembre. Suite à leur grève, la direction a proposé une enveloppe pour étendre la mesure à tous les salariés en deçà de 2 300 euros nets mensuel. Au niveau national, le combat pour ces « 183 euros pour tous » se poursuit.

Quelques heures de grèves sous la pluie peuvent parfois faire pencher la balance en faveur des salariés. Le 1er septembre, devant le siège de la Fondation Père Favron à Saint-Pierre (La Réunion), ils étaient 140 grévistes à braver le mauvais temps pour exiger l’extension de l’augmentation salariale de 183 euros, prévus dans le Ségur de la santé, à tous les professionnels de l’établissement .

Sur les 1 700 salariés que compte la fondation, environ 300 demeurent exclus de cette revalorisation. En premier lieu, ceux qui occupent des fonctions de logistique ou d’administration, souligne Stéphane Lebon, secrétaire général du Syndicat départemental de l’action sociale et de la santé privée Force ouvrière (SDASSP FO) Une injustice d’autant plus criante que ce sont généralement eux qui ont les salaires les plus faibles. Le syndicat, à l’origine de la mobilisation, avait obtenu de la direction la modification du calendrier des négociations annuelles obligatoires et la promesse d’un accord dans le cadre de ces discussions.

Seront concernés aussi les salaires de moins de 2 300 euros nets

Promesse tenue par la direction qui a présenté, le 14 septembre, un premier projet d’accord sous la forme d’une enveloppe de 7 500 euros. Si ce montant ne permet pas de financer la mesure pour l’ensemble des 300 salariés exclus de la revalorisation, il permet de l’ouvrir pour tous ceux qui sont en deçà de 2 300 euros nets mensuels, explique Stéphane Lebon. Cela laisserait de côté une cinquantaine de salariés.

Le syndicat n’a pas encore validé cet accord, mais les premiers retours que nous avons, c’est que nous ne pouvons refuser. D’autant que l’accord mentionne une rétroactivité de la mesure de hausse salariale pour les deux derniers mois., indique le militant.

Une deuxième réunion est prévue le 26 septembre sur le sujet : Nous savons qu’il reste des leviers financiers que la direction n’a pas encore pris en compte. Peut-être qu’à la fin, nous arriverons à ce que l’ensemble des salariés bénéficient de cette mesure.

Nous continuerons à nous battre pour les 183 euros pour tous, prévient Stéphane Lebon. Cette victoire est une première étape. Pour lui, la mobilisation est plus que satisfaisante puisque cette grève, réussie, a permis que soit débloqué l’argent permettant d’étendre cette revalorisation salariale. Cela montre que nous avons frappé là où ça fait mal.

Là où il y a mobilisation, il y a des avancées

La revendication du SDASSP FO était que la Fondation paye l’extension de cette hausse salariale jusqu’à ce que l’État décide de son extension au niveau national. Ce pour quoi se bat Force Ouvrière, dans l’action sociale comme le médico-social du secteur privé, souligne Stéphane Lebon.

De son côté, Franck Houlgate de l’UNSFO constate que les 183 euros pour tous, nous n’y sommes toujours pas. Depuis l’annonce de cette augmentation salariale en juin 2020, Force Ouvrière n’a de cesse de réclamer son extension à tous les professionnels du secteur social et médico-social, dans le privé comme dans le public. Selon la FNAS-FO et l’UNSFO, au niveau national, 240 000 salariés demeurent exclus de cette revalorisation, occupant notamment des fonctions logistiques et administratives.

Toutefois, le secrétaire général de l’Union FO de la Santé privée constate que les professionnels du secteur se mobilisent au niveau local pour faire valoir l’extension de cette mesure. Là où il y a mobilisation, il y a des avancées, comme à la Fondation Père Favron. Ça bouge un peu partout. Une bataille qui paraît d’autant plus nécessaire alors que cette année est marquée par l’inflation.

Mais les employeurs cèdent aussi parce qu’ils rencontrent des difficultés de recrutement, constate Franck Houlgate. Alors que les secteurs du social et du médico-social connaissent une crise d’attractivité, la revalorisation des rémunérations est un moyen pour garder les salariés.

Chloé Bouvier

L’inFO militante Le bimensuel de la Confédération

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