C’est aussi le troisième mois de mobilisation depuis la sortie dans la presse, mi février, du projet de loi Travail. Dès ce moment, FO alertait contre le "tsunami libéral" et Jean Claude Mailly alertait : « Le projet de loi sur le travail vaut une grève dans le public et le privé. » En moins d’une semaine, la pétition #LoiTravailNonMerci lancée sur Internet recueillait plus de 500 000 signatures, pour atteindre peu de temps après plus de 1,6 millions de signataires.
FO imprimait son premier tract #LoiTravailFOditNon et le 9 mars voyait la première journée de mobilisation réussie avec plus de 400 000 manifestants sur tout le territoire.
Mais le gouvernement est demeuré quasi sourd. Il a quand même dû reculer sur quelques points, dont le barème obligatoire limitant le montant des indemnités prud’homales dues par l’employeur au salarié en cas de licenciement injustifié.
Le coup du 49.3
Pour l’essentiel, en particulier l’inversion de la hiérarchie des normes (ou la fin de principe de faveur), la possibilité de ne majorer les heures supplémentaires qu’à hauteur de 10%, l’instauration du référendum pour supprimer le droit d’opposition majoritaire à un accord régressif minoritaire, la facilitation des licenciements, l’affaiblissement de la médecine du travail... le projet de loi a été porté à l’Assemblée nationale.
Mais cette fois, coup de force, le gouvernement a empêché tout vote sur les amendements et fait adopter le texte à coup de 49.3, comme il l’avait déjà fait avec la loi Macron et le travail du dimanche.
La détermination pour empêcher cette régression majeure, qui met à bas un acquis du Front populaire de 1936 (la généralisation des conventions collectives de branches et le principe de faveur), ne faiblit pas.
Empêcher l’adoption du projet est encore possible
Le projet de loi sera débattu au Sénat début juin, pour revenir devant l’Assemblée nationale et passer ensuite par le crible d’une commission mixte entre Assemblée nationale et Sénat. Le gouvernement pourra à nouveau utiliser le 49.3, sur quel texte ?
C’est un des enjeux de la mobilisation : empêcher l’adoption, c’est encore possible, du projet de loi.
Ce matin du 19 mai, invité sur France Inter, Jean Claude Mailly, Secrétaire général de FO, rappelait lui même :
« Au début, j’ai demandé une suspension (du projet de loi travail), le gouvernement n’a pas voulu, donc on a demandé un retrait", mais "ce n’est pas la première fois qu’un gouvernement reste droit dans ses bottes, fait des déclarations intempestives, et puis ça peut changer, je ne sais pas, on verra. »
Instances de décision pour la suite
Le rejet du projet de loi Travail s’exprimera encore aujourd’hui sur tout le pays et les syndicats décideront de la suite de l’action. FO réunit ainsi sa Commission exécutive confédérale ce matin du 19 mai et, en fin de journée, les confédérations FO, CGT, les organsiations syndicales FSU, SUD, et, pour les étudiants et lycéens UNEF, FIDL et UNL se retrouveront à nouveau.
Vers une manifestation nationale
En fin de matinée, la Commission Exécutive FO a voté une résolution où elle « appelle ses structures à soutenir les assemblées générales, les grèves et arrêts de travail et décide un renforcement de la mobilisation en s’inscrivant dans une manifestation nationale interprofessionnelle en juin, avec appel à une journée de grève interprofessionnelle. »
Les mobilisations dès ce matin
A Paris, la manifestation partira de Nation à 14h00.
Dans les départements, les actions prendront des formes diverses et ont déjà démarré tôt ce matin, comme par exemple à Chaumont en Haute Marne avec une action à l’entrée de la ville.
Journée à suivre ici même et sur les réseaux sociaux #FO19Mai