Orwell n’est plus là mais son combat contre tous les totalitarismes ne cesse pas. Quant à la « novlangue », décrite par l’écrivain britannique, elle est plus que jamais utilisée, ne serait-ce que lorsqu’il est annoncé que la survie de la protection sociale est au prix de son démantèlement ou que la paix se construit au fond des cratères de bombes. Tout en usant d’un langage aussi appauvri que cet uranium dont on fait les démocraties néo-libérales. « La guerre, c’est la paix », « La liberté, c’est l’esclavage », « L’ignorance, c’est la force » figurent au nombre des slogans du pouvoir totalitaire décrit dans le roman 1984, titre qui se comprend mieux quand on inverse les deux derniers chiffres, ce qui donne 1948, année du stalinisme triomphant. L’éditeur d’Orwell (1903-1950) aurait ainsi voulu éviter quelques problèmes.
Ecran total
C’est ce roman qui a été porté à la scène par Sébastien Jeannerot. Il est présenté, pour sa septième jusqu’au 22 décembre au Théâtre de Ménilmontant à Paris. Fondée sur l’adaptation du roman par le dramaturge britannique Alan Lyddiard, la mise en scène mixe théâtre et moult projections sur écran, ce qui n’est pas là un effet de mode mais le cœur du propos, à l’heure de la télé-surveillance dans tous les sens du mot. Car, aujourd’hui, hydre de Lerne, le totalitarisme a de multiples visages et les affichent sur écrans rétro-éclairés. 1984, 2016 : même combat.
1984 - Big Brother vous regarde, de George Orwell, adapté par Alan Lyddiard, réadapté et mis en scène par Sébastien Jeannerot, interprété par Emilien Audibert, Gregory Baud, Mathieu Brouzeng-Lacoustille, Loic Fieffe, Hélène Foin Coffe, Sébastien Jeannerot, François Mallebay et Bernard Senders, du 20 septembre au 22 décembre 2016.
Au Théâtre de Ménilmontant, 15 rue du Retrait 75020 Paris. M° Gambetta ou Ménilmontant.
Tarifs de 16 à 30,8 euros. Tél. : 01 46 36 98 60.