2018, année de tous les chantiers ?

Revue de presse par Michel Pourcelot

La volonté ostensible de l’exécutif de multiplier les chantiers dès l’entame de l’année 2018 a été largement répercutée dans les médias. Parfois dubitative devant ce stakhanovisme annoncé, la presse s’est penchée sur cet activisme. Aperçus.

Libération
2018, le chantier permanent, avec au menu Immigration, Notre-Dame-des-Landes, institutions, assurance chômage, logement, égalité femmes-hommes… Emmanuel Macron ouvre de front tous les dossiers majeurs dès le premier semestre. Un programme chargé. Et dangereux ?. Généralement c’est pour la mule que c’est dangereux. Surtout si elle en a déjà plein le dos.

L’Express
Mais en avant la musique (de marche) pour 2018 : Édouard Philippe a une nouvelle fois filé la métaphore de l’orchestre pour décrire l’action de son gouvernement et l’enjeu de cette réunion qui va fixer le rythme de travail sur les trois mois qui viennent. Dans un bon orchestre, il faut de bons solistes qui connaissent bien leurs partitions, a-t-il souligné sur le plateau des 4 Vérités. Comme cela, on joue ensemble, a-t-il précisé. Sans donner le nom du compositeur. Le Joueur de flûte de Hamelin ?

Le Parisien
Premier rendez-vous politique de l’année, le séminaire gouvernemental, qui, à l’Elysée, a donné aux ministres le tempo et la chronologie des réformes du premier trimestre 2018. Formation professionnelle, assurance chômage, apprentissage, plan logement, plan pauvreté, plan villes. Le calendrier est ainsi fait, glisse-t-on à Matignon, que l’on va beaucoup travailler sur la dimension cohésion sociale. Bref, cette deuxième phase a été conçue comme plus sociale et plus protectrice. L’Elysée veut croire que la page du président des riches est tournée. Même si l’histoire peut sembler quelque peu cousue de fil d’or...

Le Monde
Signe qui ne trompe pas, le couple exécutif a utilisé à plusieurs reprises ces derniers jours les mots de cohésion et de projet social pour qualifier ses réformes, manière implicite de reconnaître qu’il marchait jusqu’ici davantage sur sa jambe droite que sur sa jambe gauche. Je ne vais pas vous dire que je ne me suis jamais senti boiter, a lui-même confié Emmanuel Macron aux journalistes, plus tard dans la journée. Comme une illustration de ce en même temps présidentiel, le chef de l’État a indiqué qu’il se rendrait au Forum de Davos le 24 janvier mais aussi voir les migrants de Calais d’ici au 18 janvier. Et guérir les écrouelles ?

Le Télégramme
En parlant santé, il va falloir l’avoir. Surtout à entendre la ministre concernée : hier [4 janvier,NDLR], à Rennes, Agnès Buzyn a présenté la stratégie nationale de santé du gouvernement pour le quinquennat. Soit quatre chantiers. Et les moyens, dans tout ça ? Dire qu’il faut toujours plus d’argent, c’est céder à la facilité, rétorque Agnès Buzyn. Parlons d’abord d’organisation efficace de notre système, tous les professionnels de santé savent que là est le problème. Manière de ménager l’avenir. Car la ministre le sait : le gouvernement veut réduire la dépense publique de trois points d’ici à la fin du quinquennat et ne s’interdit aucun sujet. Et surtout pas de couper les cordons de la bourse. Sur ce, bonne année et surtout bonne santé !

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante