5,5 millions de femmes mourront du cancer en 2030

Le chiffre de la semaine par Michel Pourcelot

C’est le nombre de femmes qui mourront du cancer en 2030, soit une augmentation de 60 % en deux décennies, selon des chiffres de la Société américaine du cancer (ACS) présenté le 1er novembre au Congrès mondial du cancer qui s’est tenu à Paris du 31 octobre-au 3 novembre 2016. Le lendemain un rapport publié mercredi par la revue médicale The Lancet, à l’occasion de ce congrès, estimait qu’en 2030 le nombre de femmes diagnostiquées avec le cancer du sein pourrait presque doubler pour atteindre 3,2 millions par an, contre environ 1,7 million par an pour ces dernières années). Après les maladies cardiovasculaires, les cancers constituent la deuxième cause de décès chez les femmes dans le monde, représentant 14 % de l’ensemble des décès féminins en 2012.

Vieillissement vs activité

Le développement des cancers s’explique par le vieillissement et la croissance de la population ainsi que par l’augmentation de la fréquence de facteurs de risque de cancer connus liés à la transition économique rapide comme l’inactivité physique, une mauvaise alimentation, l’obésité, et des facteurs reproductifs, a souligné l’une des participantes à l’étude de l’ACS, financée par le géant pharmaceutique Merck. Vieillissement ? Des chiffres de l’InVS, l’institut national de veille sanitaire, montrent chez les femmes jeunes, soit entre 30 et 39 ans, une forte progression du cancer du sein (+60%) entre 1980 et 2012. De quoi alimenter la controverse environnementale. Selon Anne Vincent-Salomon, médecin pathologiste depuis 1993 à l’Institut Curie à Paris et titulaire d’une thèse de doctorat en sciences en génétique cellulaire et moléculaire en oncologie, l’environnement, en particulier les perturbateurs endocriniens et les pesticides, est sans doute impliqué dans cette évolution. Dans ce domaine, il y a des politiques de santé publique à déployer. Il est urgent que les lobbys agro-alimentaires et que les industries chimiques utilisent moins de produits carcinogènes.

Pour les consommateurs comme pour leurs employé(e)s. Selon l’Insee, depuis 2005, la progression du nombre de femmes actives est deux fois plus importante que celle du nombre d’hommes actifs. En 1994, près de 80% de l’ensemble des femmes âgées de 25 à 49 ans étaient actives contre à peine 50% d’entre elles, encore en 1975.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante