60 % d’Européens risquent de perdre le Nord

Le chiffre de la semaine par Michel Pourcelot

60% des Européens ne peuvent plus voir la Voie lactée selon le nouvel atlas de la pollution lumineuse publié le 10 juin dans la revue Science Advances. Aggravée par l’éclairage aux LED plutôt qu’au sodium, cette pollution affecte 88% de la surface de l’Europe dont les zones les plus touchées sont des zones de grande densité de population comme l’ensemble constitué par la Belgique, les Pays-Bas et l’ouest de l’Allemagne, la plaine du Pô (au nord de l’Italie) ,les régions de Paris, Londres, Liverpool et Manchester. Sont affectées de même l’est de la Chine (de Shangaï à Hong Kong), Singapour, le Qatar, les Émirats Arabes Unis, le nord-est des États-Unis et le delta du Nil. En France, les zones les moins touchées sont situées dans des parcs : celui des Causses du Quercy, entre Cahors et Figeac, et partiellement ceux des Landes de Gascogne (au sud-est de Bordeaux), et d’Armorique, en Bretagne.

Plus de lumière, de mélatonine et de cancers

Cet atlas, le New World Atlas of Artificial Night Sky Brightness, fait suite à celui de 2001 et a été réalisé grâce à un satellite et par un groupe international de chercheurs, mené par l’ISTIL (Italian Light Pollution Science and Technology Institute), l’Institut des sciences et techniques de l’environnement lumineux, situé à Thiene, près de Venise, en Italie. Cette augmentation de la luminosité diurne n’est pas, selon certains spécialistes, sans effet sur la faune et la flore, mais aussi sur l’homme en accroissant sa production de mélatonine, ce qui perturbe le sommeil et augmente le risque de développer certains cancers. Que la lumière soit, certes, mais pas la nuit.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante