8 mars : journée de la femme et de l’égalité

Société par Yves Veyrier

Article publié dans l’action Dossier Égalité professionnelle

De nombreuses initiatives ont lieu à l’occasion de la journée internationale de la femme.
L’occasion pour FO de mettre l’accent sur le combat pour l’égalité. L’OIT de son côté publie un rapport et organise également une table ronde que l’on peut suivre en direct.

8 mars, les femmes sont à l’honneur au niveau national et international, pas en tant que femmes seulement, mais comme porte drapeau de l’égalité, à commencer par celle entre les femmes et les hommes, bien loin d’être réalisée.

A cette occasion, le secteur Égalité de la confédération FO organise en son siège une journée de débats.

Quelle différence entre les hommes et les femmes ?...

C’est l’occasion de prendre quelques minutes pour se rappeler où se nichent les inégalités… avec la vidéo

L’OIT et les femmes au travail

L’OIT (Organisation Internationale du Travail) a publié de son côté un rapport, "Les femmes au travail : Tendances 2016", où sont examinées des données de 178 pays. Il « montre qu’au cours des vingt dernières années, les nets progrès accomplis par les femmes dans l’éducation ne se sont pas traduits par une amélioration comparable de leur situation professionnelle. »

« L’écart en matière d’emploi s’est seulement réduit de 0,6 point de pourcentage depuis 1995, avec un ratio emploi/population de 46 pour cent pour les femmes et de presque 72 pour cent pour les hommes en 2015 » indique ainsi l’OIT.

Peu ou pas de protection sociale en Afrique et en Asie

Si la proportion de l’emploi salarié chez les femmes et chez les hommes est comparable (dans les deux cas un peu plus de la moitié de la population femmes ou hommes au travail est salariée), dans les deux cas également une peu plus de 30% de la population salariée ne cotisent pas pour la protection sociale. Mais l’OIT constate que « ces proportions atteignent 63,2 pour cent pour les femmes en Afrique subsaharienne et 74,2 pour cent en Asie du Sud, là où l’emploi informel est la forme dominante d’emploi. »

La face cachée du travail domestique

Le rapport met aussi l’accent sur le fait que « dans les pays développés, les femmes consacrent en moyenne 4 heures et 20 minutes à des prestations de soin non rémunérées chaque jour, contre 2 heures et 16 minutes pour les hommes. Dans les pays en développement, ces durées s’élèvent à 4 heures et 30 minutes pour les femmes contre 1 heure et 20 minutes pour les hommes. Bien que l’écart demeure substantiel, il s’est réduit dans plusieurs pays, essentiellement du fait d’une diminution du temps consacré par les femmes aux tâches ménagères sans qu’il y ait de véritable réduction du temps consacré à la garde d’enfants. »

Les femmes toujours à 77% des hommes !

En terme de salaire, « les femmes ne gagnent toujours que 77 pour cent de ce que gagnent les hommes », « écart [qui] peut être imputé à une sous-évaluation du travail accompli par les femmes et des compétences requises dans les secteurs ou professions dominés par les femmes, aux discriminations, et à la nécessité pour les femmes de faire des pauses dans leur carrière ou de réduire leur durée du travail rémunéré pour assumer des responsabilités familiales supplémentaires telles que la garde d’enfant. » Au rythme lent actuel de diminution de ces écarts, « il faudra plus de 70 ans pour [les] résorber complètement » selon l’OIT.

Le débat à Genève

Afin de contribuer à tracer des pistes pour accélérer la réduction des inégalités, l’OIT organise aussi ce 8 mars un débat « Atteindre l’égalité d’ici à 2030 : l’avenir c’est maintenant » à suivre en direct, auquel prendront part notamment Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI (Confédération syndicale internationale) et Guy Ryder, directeur général du Bureau international du travail.

Yves Veyrier Ex-Secrétaire général de Force Ouvrière

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