À big bang territorial, débat national

Voix de presse par Michel Pourcelot

L’annonce par le président de la République, le 6 mai, de l’accélération du calendrier de la réforme territoriale incluant la suppression des départements, annoncée précédemment à l’horizon 2021 par le Premier ministre, a relancé le débat sur le sujet dans la presse.

Ouest-France
Mais avant le débat, un sondage opportun est arrivé : « La majorité (55%) des Français, hors Paris, est favorable à la suppression des conseils généraux, selon un sondage IFOP pour le Journal du Dimanche, qui montre également que 61% des Français ne connaissent pas le nom du président de leur conseil général. » La proie pour l’ombre en quelque sorte.

Le Monde
À moins qu’à force de remettre le couvert... : « Lorsqu’en 2008, l’IFOP les avait interrogés sur la réforme territoriale voulue par Nicolas Sarkozy, 60% s’étaient prononcés contre. Six ans plus tard, ils sont 60% à approuver l’hypothèse. »

La Croix
« Des résultats surprenants dans la mesure où les Français ont longtemps fait part de leur attachement à leur département, comme l’avait montré la polémique sur les plaques d’immatriculation. D’ailleurs, un sondage réalisé en octobre 2008 sur cette question indiquait qu’à l’époque, 39% seulement des Français étaient favorables à leur suppression alors qu’ils étaient 59% à s’y être opposés. L’IFOP impute ce basculement à la montée de la question du déficit public dans le débat politique depuis 2008 et aux nombreux rapports pointant du doigt les surcoûts engendrés par l’empilement des structures locales. “Sous l’effet d’une crise économique prolongée, l’idée de supprimer un échelon du mille-feuille a fait son chemin dans l’opinion”, analyse l’institut. »

La Nouvelle République
Effectivement, le gouvernement n’a pas manqué de resservir l’argument des économies de rigueur : la réforme territoriale « permettrait des économies substantielles, représentant à moyen terme 12 à 25 milliards d’euros. Ce gain résultera de la fusion des Régions, avec le regroupement des intercommunalités et la suppression des conseils généraux. Le secrétaire d’État promet une égalité de traitement : “Aucun territoire ne sera oublié ou abandonné”. Il mise notamment sur la réforme de la fiscalité locale pour valider ses promesses. » Un vrai mille-feuille. « Le “big bang” territorial lancé par Manuel Valls secoue le cocotier des Régions et des départements. Alors que rien n’est fait pour l’instant, chaque jour apporte une réflexion, une opposition, une carte nouvelle. » En résumé, « la suppression du mille-feuille pose d’abord mille questions aujourd’hui sans réponses ».

Le Parisien
D’ailleurs, cette « fusion des Régions et la suppression des conseils généraux suscitent beaucoup d’inquiétudes. Pour les syndicats, il n’y a pas de doute, la réforme aura des conséquences sur l’emploi. En Gironde, le conseil général, avec près de 6 500 agents, est le deuxième employeur du département ».

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante