« L’austérité ne fonctionne pas, l’Europe a besoin d’une nouvelle voie. Elle a besoin d’investissements pour créer des emplois. » C’est en ces termes que Bernadette Ségol, Secrétaire générale de la CES (Confédération européenne des syndicats), est intervenue lors du sommet syndical qui s’est tenu à Bruxelles le 19 mars, à la veille de la réunion des chefs d’État et de gouvernement des vingt-huit pays de l’Union européenne. Et d’ajouter : « Demain, le Conseil européen discutera des politiques économique, industrielle et énergétique. Ces politiques pourraient relancer la croissance. Mais elles n’y parviendront pas parce que la politique industrielle ne dispose pas d’instruments pour créer des emplois, la politique énergétique manque d’ambition et la politique économique est basée sur l’austérité et la déréglementation. Ce sont de mauvaises politiques. »
250 milliards d’euros pour 11 millions d’emplois
Un message que la Secrétaire générale de la CES, accompagnée d’autres dirigeants syndicaux de différents pays européens, a remis personnellement au président de la Commission européenne et au Conseil européen à l’occasion du sommet social triparti qui a précédé de quelques heures le sommet des chefs d’État.
Les dirigeants syndicaux ont aussi lancé une mise en garde sur la situation de la jeunesse, évoquant une « génération perdue, pour cause de chômage, de migration et de désespoir ».
La CES estime qu’un plan d’investissement de 250 milliards d’euros sur dix ans pourrait générer 11 millions de nouveaux emplois, ce qui ne représente qu’un quart de ce qui a été perdu chaque année en raison de l’évasion et de la fraude fiscales.
Le 4 avril prochain, la CES organise une Euro-manifestation à Bruxelles, à laquelle participera une délégation FO, dans le cadre de la campagne lancée pour la promotion de son plan d’investissement, une campagne intitulée « Une nouvelle voie pour l’Europe ».