Mayotte revendique les mêmes droits qu’en métropole

Congrès départemental par Clarisse Josselin

El Anzize Hamidou, issu de la Sécurité sociale, est le nou­veau Secrétaire général de l’Union départementale FO de Mayotte. Il a été élu lors du 9e congrès, qui s’est tenu à Mamoudzou le 10 avril avec 150 personnes, sous la présidence de Michelle Biaggi. Il succède à ce poste à Hamidou Madi M’Colo.

Ce congrès a également été l’occasion d’adopter de nouveaux statuts transformant l’union territoriale en union départementale. Car cette petite île de l’océan Indien, qui compte 212 700 habitants pour un territoire de 376 km2, est devenue le 101e département français en mars 2011.

CRÉER LE RAPPORT DE FORCE

À Mayotte, l’un des principaux combats de FO concerne l’amélioration des conditions de travail et du cadre de vie des salariés du public, du privé et des retraités. « À part quelques secteurs comme l’énergie ou la Sécurité sociale, les conventions collectives nationales ne sont pas appliquées et les employeurs ont beaucoup de réticences à amorcer les négociations », déplore El Anzize Hamidou. Il dénonce aussi les inégalités dans l’intégration des fonctionnaires, notamment dans la reconnaissance de l’ancienneté.

« La départementalisation n’a pas été bien orga­nisée », ajoute-t-il. À Mayotte, il n’existe pas encore de retraite complémentaire ni de conseil de prud’hommes, le Code du travail n’est appliqué que partiellement… Le montant du RSA y est deux fois moins élevé qu’en métropole et les allocations familiales et chômage sont versées « au rabais ». « Mais pour les impôts et le code pénal, le droit commun s’est appliqué immédiatement », ironise le nouveau Secrétaire général.

FO, qui en 2011 avait appelé à la grève durant vingt-deux jours contre la vie chère, se bat aussi pour améliorer le pouvoir d’achat. Dans la résolution générale, les congressistes s’indignent de l’augmentation constante du niveau de chômage et de pauvreté de l’île, la plus élevée d’outre-mer. Ils revendiquent « un vrai contrat de travail et un vrai salaire », et « une baisse significative des produits de première nécessité ».

Pour peser dans les négociations avec les autorités et créer le rapport de force, El Anzize Hamidou compte sur le développement de la syndicalisation. D’autant plus que l’enjeu des élections dans la fonction publique en fin d’année est primordial. « La plupart des emplois sont dans le public, ce scrutin sera le premier vrai calcul de la repré­sentativité à Mayotte, celui qui le remportera sera le plus fort. »

 Voir en ligne  : UD FO Mayotte

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante