Département | Par leur grève, les agents du Tarn déjouent un projet de suppression de congés

Actualités par Valérie Forgeront

À l’appel de quatre syndicats dont FO, les agents territoriaux du Conseil général du Tarn (2 000 agents) se sont mis en grève le 27 juin dernier, contestant le projet du Président du Conseil général de réduire le nombre de congés payés. Un millier de fonctionnaires ont ainsi envahi le siège du Conseil général à Albi et bloqué l’hémicycle où l’Assemblée départementale devait discuter du projet en séance. Dans ce projet, M. Thierry Carcenac programmait de supprimer 2,5 jours de RTT ainsi que 5 jours de congés annuels afin d’augmenter le temps de travail des agents, établi pour l’instant à 1523 heures par an. L’objectif était de répondre aux préconisations de la Cour régionale des comptes (CRC), laquelle prône de réaliser des économies en s’attaquant à la durée du travail. Pour la CRC, le niveau de temps de travail des agents inférieur aux 1607 heures fixées par le droit commun, induirait ainsi actuellement un surcoût de 2,8 millions d’euros à la collectivité, soit l’équivalent de 81 emplois.

OUVERTURE DE DISCUSSIONS

En colère, les personnels ont souligné qu’il est hors de question de « renier la mise en oeuvre des 35 heures après quatorze ans de bon fonctionnement ». Déléguée FO, Nathalie Sabin explique par ailleurs que « le personnel se bat parce que les conditions de travail et le service rendu au public ne cessent de se dégrader depuis des années ». Elle indique aussi qu’augmenter le nombre de jours travaillés « signifierait également à terme la suppression de plusieurs dizaines de CDD et d’emplois précaires ». Face à cette réaction vive des personnels le 27 juin, le Président du Conseil général a décidé d’ajourner le rapport et ainsi de ne pas répondre positivement aux préconisations de la Cour des comptes régionale. Après avoir reçu une délégation laquelle a refusé que le temps de travail annuel soit remonté à 1 583 heures, M. Carcenac a décidé d’ouvrir des discussions plus approfondies. Il écarte la possibilité de supprimer des postes mais considère toutefois qu’il existe « un peu de marge sur les congés ». Pour FO, « la logique comptable » appliquée au temps de travail est inadmissible, d’autant plus que « les fonctionnaires du Département n’ont rien de nantis ».

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante