Vêtus de t-shirts portant l’inscription « Les licenciements tuent » et portant des masques blancs, près de 300 salariés ont manifesté le 17 juin devant le siège de la Seita, filiale du cigarettier britannique Imperial Tobacco.
Venus de tous les sites de France et très remontés, ils ont bombardé de peinture la façade du bâtiment où se tenait un comité central d’entreprise détaillant aux syndicats, dont FO, le plan social annoncé mi-avril.
Ce dernier prévoit la suppression de 366 postes sur 1 150, soit un tiers des effectifs. Avec les mutations et les reclassements, plus de 500 postes sont impactés. L’usine de Carquefou, près de Nantes, et le centre de recherche de Bergerac (Dordogne) ferment. Des postes sont également supprimés à Fleury-les-Aubrais (Loiret) et au siège parisien.
500 postes impactés par le PSE
Pour diminuer encore le coût de fabrication du paquet de cigarette – 4 centimes en France – une partie de l’activité sera transférée vers la Pologne. Par solidarité, des manifestants sont aussi venus du Havre et de Riom, des sites pour l’instant préservés.
Les conditions de départ sont minimales, avec un mois de salaire par année d’ancienneté et six mois de congés de reclassement. « Pourtant, l’entreprise n’a jamais été aussi riche, dénonce Rachid Mouassa, délégué FO à Carquefou. L’an dernier, chaque salarié a rapporté 40 000 euros de bénéfices aux actionnaires. » À Nantes, les salariés ont déjà fait grève durant 15 jours depuis l’annonce du PSE.
Les négociations se poursuivront jusqu’en octobre. Les syndicats vont demander une expertise économique et financière du plan. Les manifestants attendent aussi l’intervention du gouvernement, alors que le tabac représente la deuxième rentrée fiscale avec 14 milliards d’euros par an.