GDF Suez veut-elle abandonner la commercialisation de l’énergie ?

Le Mag de l’Energie Lumière & Force n°312 par FNEM FO

La loi Hamon sur la consommation, votée en février dernier, a scellé la fin des Tarifs Réglementés de Vente (TRV) de gaz et d’électricité pour les clients non résidentiels. Le gaz est le premier concerné (2015) et l’électricité suivra un an plus tard (2016).

Depuis l’ouverture à la concurrence, en 1997, on ne cesse de nous le répéter : « La concurrence fera baisser les prix ». Cependant, les faits sont têtus, plus la concurrence augmente et plus les prix augmentent. Les conséquences économiques vont donc rapidement se faire sentir pour les entreprises EDF et GDF Suez : perte de clients, de chiffre d’affaires et de marge.

La fin d’E/C commanditée par la direction

Dès le 1er juin 2014, les commerciaux d’Entreprises et Collectivités (E/C) vont travailler avec la filiale COFELY Service.

Dans un premier temps, une entité managériale commune va être créée, puis une filiale regroupant COFELY Service et E/C verra le jour.

La naissance de cette filiale arriverait alors au plus mauvais moment : à la fin des TRV gaz et au début de la fin des Tarifs Régulés de Vente électrique. En résumé, E/C aura perdu ses clients gaz sans avoir conquis de clients électriques.

GDF Suez trouverait là un parfait alibi pour dissoudre une E/C, prétendument non rentable, dans COFELY Service, en prenant comme convention collective de référence la FEDENE (FEDération des services ÉNergie Environnement).

Pourtant, en attendant 1 an de plus, GDF Suez pourrait récupérer les clients d’EDF, comme c’est le cas actuellement pour le marché des particuliers (CHP). Ainsi, E/C pourrait bien avoir plus de clients après les TRV qu’avant et donc démontrer que la commercialisation d’énergie est un marché rentable !

Nous craignons, pour l’heure, que le seul objectif soit le développement du marché actuel de COFELY (spécialiste en maintenance et installation de systèmes de chauffage).

Conscients de ces enjeux, les salariés d’E/C ont massivement montré leur opposition à la casse programmée d’E/C en participant à un premier mouvement de grève, dès l’annonce du rapprochement en octobre 2013.

FO veut faire appliquer le Statut des IEG à tous les commercialisateurs

Lors du vote de la loi NOME, FO a fait déposer un amendement pour que l’article 1 du Statut soit modifié, et s’applique également au commercialisateur. Le Statut des IEG peut donc être étendu aux salariés de COFELY s’ils le souhaitent.

C’est pourquoi FO compte demander à un juge de désigner la future convention collective de cette prochaine filiale. Le but étant de faire appliquer le Statut des IEG, plus favorable pour les 1000 salariés d’E/C et au 12 000 de COFELY Service.

FO pèse également de tout son poids afin que, dans le cadre du vote de la loi sur la transition énergétique, le législateur sécurise le Statut des IEG pour l’ensemble des salariés travaillant chez les commercialisateurs. Enfin, l’application du Statut aux salariés de Lampiris, Direct-Energie, Eni… est indispensable afin que le dumping social ne s’installe pas dans le domaine qui est le nôtre : l’ÉNERGIE.

En ce sens, nous ne faisons qu’appliquer la loi NOME…

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FNEM FO Énergie et Mines