Grève et manifestations le 18 mars

Les éditoriaux du secrétaire général par Jean-Claude Mailly

« Attractivité, responsabilité, pacte, offre, charges, entreprises, compétitivité, contraintes, flexibilité ».

Tels sont les mots régulièrement utilisés au plus haut niveau de l’État depuis quelques semaines.

Au-delà des mots, les maux sont réels.

De fait, cette terminologie est révélatrice d’un choix délibéré de politique économique et sociale, et ce, quelles que soient les motivations ou raisons de ce choix : choix délibéré, contraint ou à motivation électoraliste de moyen terme.

Il n’en reste pas moins que les impacts sociaux, économiques et républicains risquent d’être lourds.

Baisser le coût de travail en allégeant les cotisations patronales ne se traduira pas par une augmentation du salaire net !

Le pouvoir d’achat reste de fait le parent pauvre de la politique actuelle.

Financer demain les allocations familiales via l’impôt, c’est prendre le risque d’une remise en cause des droits à l’occasion de chaque vote de loi de finances.

Plus le temps passe, plus l’idée de contreparties sociales du pacte s’estompe. Le président du Medef parle de comité de suivi à la place d’observatoire des contreparties.

Le ministre du Travail parle, lui, de « confiance partagée » plutôt que de contreparties.

À l’Élysée on ne parle plus de chiffres mais d’engagements. Tout cela montre que ce que nous expliquons depuis le 31 décembre relève du bon sens.

Tout cela prouve bien que le pacte de responsabilité, déclinaison du pacte budgétaire européen, est d’abord et avant tout un outil de réduction du coût du travail. Et s’il combine CICE, allégements dits Fillon, diminution des cotisations patronales, on peut ajouter : bonjour la simplification !

Favorable au pacte, la CFDT considère que ceux qui s’y opposent font du conservatisme !

Il est vrai que le mot résistance est absent de son vocabulaire. C’est logique quand on accompagne le pouvoir ou que l’on codécide.

D’où la nécessité de la grève et des manifestations du 18 mars.

Depuis notre meeting du 29 janvier, un appel a été lancé le 21 février par les organisations syndicales FO, CGT, FSU et Solidaires (cf. communiqué).

Il importe maintenant de réussir le 18 mars : les travailleurs ont des droits, les travailleurs ont une voix : il s’agit de les faire respecter et de la faire entendre.

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Jean-Claude Mailly Ex-Secrétaire général de Force Ouvrière