Organiser 27 millions de travailleurs en plus d’ici à 2018

IIIe congrès de la CSI par Evelyne Salamero

« Nous allons maintenant voir si nos gouvernements ont le courage de prendre position pour celles et ceux qui travaillent » a déclaré Sharan Burrow, secrétaire générale de la Confédération syndicale internationale.

Gagner 27 millions d’adhérents supplémentaires en 2018 (15% des effectifs actuels) et soutenir un salaire minimum, combattre des inégalités plus fortes que jamais [1], exiger un accord de qualité lors du prochain Sommet sur le climat, en finir avec l’esclavage moderne au Qatar... Les 1500 délégués venus de 161 pays de tous les continents pour participer au IIIe congrès de la CSI (Confédération syndicale internationale) à Berlin du 18 au 23 mai se sont mis d’accord sur un programme qui se veut ambitieux pour les quatre années à venir. « ... Nous avons mis au point un programme destiné à améliorer le monde. Nous allons maintenant voir si nos gouvernements ont le courage de prendre position pour celles et ceux qui travaillent [...]Nous allons veiller à ce que le capital des travailleurs serve à promouvoir leur programme et non les intérêts des grandes entreprises et des grands établissements du secteur financier et nous ne fermerons jamais les yeux sur les attaques que subissent les droits des travailleuses et des travailleurs », a déclaré Sharan Burrow, reélue secrétaire générale. De nombreux témoignages ont montré à quel point la politique de déréglementation et d’austérité actuelle est destructrice. Le congrès a été ouvert par le geste très symbolique de Sharan Burrow qui a salué les délégués en levant le casque d’un des 301 mineurs turcs tués le 13 mai dernier dans une catastrophe minière due à de graves manquements aux règles de sécurité.

Michael Sommer (DGB Allemagne), ancien président de la CSI en arrière plan, Sharan Burrow, réélue Secrétaire générale de la CSI.

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La déréglementation passe aussi par le fait qu’entre 2000 et 2010, le nombre de personnes couvertes par des conventions collectives a diminué dans deux tiers des pays examinés par l’OIT (Organisation internationale du travail), indique l’un des textes adoptés par les congressistes.

Leur déclaration finale, composée d’une résolution générale et de trois parties, respectivement consacrées à la croissance syndicale, la réalisation des droits et les emplois durables, avec pour objectif de « renforcer le pouvoir des travailleurs », comme le résume le slogan du congrès. « Nous voulons que les travailleurs aient le pouvoir de parvenir aux salaires et à la protection sociale auxquels nous aspirons, ainsi qu’à tous les autres objectifs que nous nous sommes fixés », a indiqué Sharan Burrow. Cela exige d’obtenir la liberté syndicale et de négociation collective dans beaucoup de pays et de la défendre là où elle existe déjà, ont insisté de nombreux intervenants. À l’heure où trente-trois pays représentant plus de la moitié de la population mondiale n’ont toujours pas ratifié les conventions de l’OIT sur la liberté syndicale et de négociation collective [2] et où celles-ci sont mises à mal par des politiques d’austérité sans précédent, en particulier en Europe, la délégation FO a été de celles qui ont tenu à réaffirmer à quel point il est essentiel de les défendre.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante

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