Schneider Electric prépare un (vaste ?) plan de restructuration

Industrie par Clarisse Josselin

La direction du groupe français d’équipements électriques a confirmé qu’elle envisageait bien de fermer des sites et de supprimer des emplois, mais sans dévoiler l’ampleur de ses projets.

Le 25 avril dernier, lors d’un comité central extraordinaire réuni dans le cadre d’une procédure de « droit d’alerte » déclenchée par les syndicats, dont le premier d’entre eux est FO, le groupe français Schneider Electric –160 000 salariés dans le monde– a confirmé travailler sur un plan de restructuration de ses sites à travers le territoire national, tout en se gardant bien d’en préciser la véritable ampleur. La direction du numéro un mondial des équipements électriques basse et moyenne tension s’est surtout contentée de le justifier par l’effet négatif de la parité euro/dollar, qui aurait amputé le chiffre d’affaires de 879 millions d’euros en 2013. Afin de protéger la compétitivité et la productivité des fluctuations des devises, elle a ainsi dit vouloir procéder à un nouveau rééquilibrage de ses activités entre l’Europe et les autres continents où le groupe est implanté. Pour arriver à ses fins, elle a annoncé, notamment, que les gammes de produits low cost fabriquées en Asie seront désormais vendues en Europe. Et ce, même si cela impactera directement les volumes des productions françaises sur des gammes équivalentes, qui sont déjà en baisse depuis la crise de 2008. Un plan inadmissible pour FO, qui rappelle que l’entreprise vient de publier des résultats en hausse pour le premier trimestre 2014 (+6% par rapport à 2013).

DU « MADE IN FRANCE » AU « MADE IN AILLEURS »

En France, où sont employés 19 000 salariés répartis sur 45 entités, le plan devrait se traduire par des fermetures de sites sur lesquelles la direction n’est pas entrée dans les détails. « On a insisté pour savoir combien d’emplois pourraient être supprimés, il nous a été répondu “environ 200”. Quant au nombre de sites susceptibles d’être fermés, il s’agirait de regroupements et de rapprochements de plusieurs sites autour de centres de gravité régionaux », souligne le délégué syndical central FO, Lilian Aube. La direction a affirmé également que tout se ferait sur la base de départs naturels et volontaires. Pas de quoi vraiment rassurer les salariés. Le 6 mai dernier, à l’appel de FO, près de cent cinquante d’entre eux sont venus de tout le pays manifester leurs inquiétudes devant les locaux où se tenait ce jour-là une assemblée générale des actionnaires. « Le message des salariés était clair : à l’heure du “Made in France”, nous n’accepterons pas sans réagir que le groupe organise une régionalisation de ses productions et inonde le marché avec des produits “made in Ailleurs”. » Les salariés espèrent en savoir plus le 16 juin prochain, date d’une nouvelle réunion du comité central d’entreprise, où devraient être exposées les pistes envisagées.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante

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