Italie : des réformes d’inspiration sociale-libérale

La lettre électronique @ ctualités Europe – International n°20 par Secteur Europe - International

En laissant planer le doute sur un strict respect des délais fixés dans la trajectoire d’assainissement budgétaire, la France opte pour une posture proche de celle adoptée par le nouveau président du Conseil italien Matteo Renzi qui lors de la présentation de ces mesures de soutien au pouvoir d’achat le 14 mars dernier déclarait : « Je suis le Premier ministre d’un pays qui respecte les engagements pris avec l’Europe mais il y a un engagement encore plus grand : la vocation de l’Europe, qui ne doit pas être un ensemble de techniciens sans âme ».

Matteo Renzi a notamment annoncé une baisse de l’impôt sur le revenu pour 10 millions de personnes (qui gagnent moins de 25 000 euros par an), qui représentera un coût de 10 milliards d’euros pour l’État et des remboursements de l’ordre de 60 milliards d’euros en direction des entreprises (l’État italien accuse des retards de paiement de plusieurs dizaines de milliards d’euros vis-à-vis de ses fournisseurs privés). Les mesures fiscales en direction des ménages ont été plutôt bien accueillies par les organisations syndicales, à la différence des projets de réforme du marché du travail qui visent à introduire davantage de flexibilité. En particulier, la CGIL s’est opposée à un décret prolongeant de un à trois ans la durée maximale des missions d’intérim, permettant ainsi aux entreprises d’ajuster plus facilement les effectifs à l’évolution de la situation économique.

Le chef du gouvernement italien a toutefois indiqué que le budget du pays afficherait un déficit inférieur à 3% en 2014 conformément à ses engagements. Des mesures d’économies ont été annoncées parmi lesquelles la réduction du nombre de parlementaires, l’abolition des provinces (structures intermédiaires entre les municipalités et les régions), l’abolition de certains émoluments et des remboursements de frais pour les conseillers régionaux. Une ponction de 500 millions d’euros sur les salaires des dirigeants d’entreprises publiques est également prévue.

P.-S.

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