Les enjeux de la dématéria­lisation des titres-restaurants

Porte-monnaie électronique par Jamel Azzouz

Les sociétés de paiement électronique vont entrer de plain-pied sur le marché des titres-restaurants (5,5 milliards d’euros, 3,5 millions de salariés uti­lisateurs). Après deux ans de discussions tendues entre les opérateurs de la distribution des titres-repas émis sur support papier (Chèque Déjeuner, Sodexo, Edenred, Natixis) et les futurs entrants que sont Moneo-Resto (règlement par carte type bancaire) et Resto Flash (paiement par smartphone), le gouvernement a en effet tranché le 7 mars dernier, via la publication au Journal officiel d’un décret fixant les règles en matière de dématérialisation.

RESTRICTIONS POUR L’UTILISATION DES TITRES

Les titres-restaurants pourront « être émis sur support papier ou sous forme dématérialisée » dès le 2 avril prochain, précise le texte. En version numérique, la dé­pense journalière sera plafonnée à 19 euros, soit l’équivalent du montant moyen de deux titres-restaurants papier.

Quel que soit leur support, ces titres ne pourront plus être utilisés le dimanche et les jours fériés par les salariés ne travaillant pas ces jours-là. « On ne s’est pas opposés au principe de la dématérialisation », indique Patrick Privat, qui, au nom de FO, a rendu un avis positif sur le sujet au niveau de l’Agence centrale des organis­mes de Sécurité sociale. Ses réserves ont porté sur le plafond quotidien et les res­trictions quant à l’utilisation des titres. Car, explique-t-il, « qu’on le déplore ou non, le titre-repas est devenu un élément important du pouvoir d’achat des salariés ». Un avantage annuel égal à un treizième mois pour un salarié payé au Smic, selon Jean-Michel Reynaud (FO), président de la Commission nationale des titres-restaurants.

Jamel Azzouz Journaliste

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