Les facteurs en colère contre la baisse des compensations liées à la distribution des plis électoraux

La Poste par Jamel Azzouz

Les citoyens vont-ils être privés de plis électoraux avant les municipales ? La question se pose partout en France après la décision de La Poste de revoir à la baisse la compensation pour surcroît de travail des facteurs. Sous prétexte de la baisse du volume de courrier, la direction a annoncé que les agents ne bénéficieront plus de la règle forfaitaire jusque-là en vigueur. Laquelle donnait droit, dans l’Aude par exemple, à l’attribution automatique d’une heure de compensation pour une centaine de plis distribués. Pour les municipales mais aussi les européennes, La Poste affirme vouloir rémunérer la charge de travail à sa juste valeur, c’est-à-dire en heures supplémentaires. « Encore faudrait-il qu’elle paye toutes les heures sup’ qu’elle doit », tonne Laurent Morillo (FO Narbonne) en rappelant que la justice est régulièrement saisie à ce sujet.

Des heures sup’ non payées

Il souligne que « le forfait était une juste rétribution du surcroît de travail, qui plus est quand on sait que La Poste reçoit une subvention spécifique de l’État pour ces opérations ». Une dotation nationale que La Poste se garde bien de révéler et que d’aucuns estiment à 60 millions d’euros. Les facteurs voient surtout derrière cette décision un nouveau procès sur leur manque présumé de productivité. Ce qui est cocasse sachant que des directions régionales ont d’ores et déjà demandé aux centres de tri de privilégier la distribution des plis électoraux, quitte à bloquer le courrier des usagers. « Si elle ne revient pas sur sa décision, prévient Laurent Morillo, FO déposera un préavis régional de grève illimitée à partir du 18 mars 2014. »

Jamel Azzouz Journaliste