Mobilisation | Les psychologues hospitaliers se manifestent

Actualités par Françoise Lambert

La profession est d’ordinaire plutôt discrète. Jeudi 19 juin, les psychologues du service public et du secteur privé de l’action sociale étaient dans la rue à Paris, dans le cadre d’un appel à une grève et à une manifestation nationale lancé par leurs syndicats, dont FO.

Ils étaient venus dénoncer haut et fort des salaires au rabais, la grande précarité de leur métier dans la fonction publique et la dégradation de leurs conditions de travail. Ils revendiquent une meilleure reconnaissance de leur profession, alors que leur situation ne va pas manquer de s’aggraver avec les 50 milliards de restrictions budgétaires décidées par le gouvernement dans le cadre du « pacte de responsabilité. « La grille salariale des psychologues de la Fonction publique n’a pas été revalorisée depuis 1991 », s’indigne Véronique Kauffholz, psychologue au centre hospitalier spécialisé de Sarreguemines (Moselle) rencontrée dans le défilé parisien, « Avec un niveau d’étude à Bac + 5, le salaire d’une psychologue débutante se cantonne à 1 615 euros brut par mois ».

PRÉCARITÉ ET SALAIRES AU RABAIS

Brigitte Bereni-Marzouk, psychologue hospitalière et conseillère technique à la Fédération FO Santé rappelle de son côté : « 60% des psychologues de la fonction publique hospitalière sont contractuelles et de ce fait, elles restent bloquées au 1er échelon de rémunération. Un grand nombre d’entre elles travaillent à temps partiel ».

Les psychologues sont de surcroît confrontées dans bon nombre d’établissements à la volonté des directions de supprimer un temps jusqu’alors réservé à la recherche, à la documentation et l’information. Baptisé « Temps FIR » dans la fonction publique et « Temps DIRES » dans le secteur sanitaire et social, il représente un tiers du temps de travail des psychologues. « Ce temps, réservé notamment à des lectures, à notre propre analyse et à l’analyse du travail que nous faisons auprès de nos patients, est indispensable, il en va de la qualité de notre travail, explique Sarah, psychologue dans un hôpital de jour à Ville d’Avray (Hauts-de-Seine). « Nous refusons cette approche de nos directions qui considèrent que nous sommes là pour faire de l’abattage et nous refusent du temps pour penser », renchérit Carole, psychologue dans un centre de consultation pour les familles de cheminots.

Françoise Lambert Journaliste à L’inFO militante