Lorsque, sous couvert de dispositions européennes prises par les gouvernements au nom de la concurrence, on a dépossédé la SNCF de la gestion des réseaux avec la création de Réseau Ferré de France, nous avions été de ceux qui, à l’époque, avaient souligné les dangers d’une telle approche.
Les faits nous ont depuis amplement donné raison.
Mais au lieu de garantir effectivement le regroupement des activités, le gouvernement envisage la mise en place d’une structure à plusieurs EPIC qui laisse ouverte la possibilité de dissocier, voire privatiser à terme, certains éléments.
Dans un tel cas de figure, ce ne sont pas seulement les cheminots qui risquent d’en pâtir, mais aussi l’ensemble des usagers. Cela constitue un des motifs essentiels du mouvement chez les cheminots.
Dans un autre secteur (le permis de conduire), le gouvernement entend faciliter le passage du permis B pour les jeunes en réduisant les coûts et les durées d’attente. L’objectif est louable mais comme il ne veut pas embaucher plus d’inspecteurs du permis de conduire (austérité oblige !), il veut confier à d’autres le code et le permis poids lourd.
Ainsi, il est précisé que les dispositifs mis en place permettront de dégager l’équivalent de 200 postes d’inspecteurs !
On le voit bien dans toute une série de dossiers, faire du social en faisant de l’austérité budgétaire devient de plus en plus la quadrature du cercle.
Enfin, toujours dans l’actualité, le gouvernement doit donner sa position sur son agrément à la convention d’assurance-chômage. Force Ouvrière est signataire de l’accord interprofessionnel et nous n’envisageons aucune renégociation.
Concernant les intermittents et plus particulièrement les comédiens, 73% d’entre eux ne sont pas concernés par le différé. Et le texte de la convention est, sur plusieurs points, meilleur que les propositions du comité de suivi des intermittents.
Visiblement, du côté des pouvoirs publics certains sont très sensibles au soutien affiché par quelques vedettes de la toile et/ou des planches qui ne connaissent pas tout, loin s’en faut, le contenu du dossier. Nous aimerions que ces mêmes pouvoirs publics soient sensibles à tous ceux et celles victimes, par exemple, de la suppression de l’Allocation équivalent retraite (AER) et qui doivent vivre, ou plutôt survivre, avec 470 euros par mois.
Les annexes 8 et 10 doivent être maintenues et elles le sont. Et l’on ne peut pas rendre l’assurance-chômage responsable de la diminution des budgets de la culture, qui conduit les intermittents à galérer de plus en plus pour trouver un contrat. Pas plus qu’on ne peut soutenir les syndicats patronaux du secteur qui, en fait, sont arcboutés sur un refus de l’augmentation de la cotisation patronale.
Par sa signature, Force Ouvrière préserve le régime des intermittents. À l’État de revoir son budget de la culture (encore l’austérité !) et aux employeurs de la profession de faire le ménage. C’est une question de bon sens et de solidarité.