Les salariés d’Alstom demandent l’entrée de l’État au capital

Redressement productif par Jamel Azzouz

À l’initiative de FO, l’intersyndicale d’Alstom s’est mobilisée le 21 mai devant le ministère de l’Économie pour contester le démantèlement programmé du groupe et demander la prise de participation de l’État dans le capital de l’entreprise.

Les délégués syndicaux, après avoir, comme l’État, appris par la presse le projet porté par leur direction d’une vente à General Electric, ne disposaient à ce jour d’aucune information supplémentaire. Ils contestent toute logique de cession d’activités à un ou plusieurs groupes concurrents (Siemens ou GE essentiellement). « Les carnets de commande dans le transport assurent 5 années d’activité. Trente mois d’activité et 53 milliards d’euros de commande sont garantis pour le groupe », assure Charles Menet, délégué FO.

DES CARNETS DE COMMANDES REMPLIS

« Arnaud Montebourg a ouvert les négociations avec GE… et pousse vers Siemens. Mais le sens de ce rassemblement, c’est l’opposition au démantèlement », explique l’un des manifestant. Les craintes sont fortes qu’une vente « morceaux par morceaux » du groupe n’empêche à l’avenir certaines de ses filiales d’accéder à des marchés importants. Car la capacité de répondre à de gros appels d’offres dépend non seulement des compétences et capacités techniques mais également de la taille de la structure. Un démantèlement du groupe interdirait à ses structures de répondre à certains appels d’offre, ce qui laisserait le champ libre à… GE ou Siemens.

La délégation conduite par le secrétaire fédéral Éric Keller a été reçue par le ministre. Elle lui a rappelé ses revendications : la recapitalisation par l’État avec la mise en place d’une stratégie industrielle.

Jamel Azzouz Journaliste