FO, fer de lance de la mobilisation à la gare du Nord

Réforme ferroviaire par Jamel Azzouz

Au septième jour de grève à la SNCF, l’assemblée générale à la gare du Nord, à Paris, a fait le plein mardi 17 juin. « Comme au premier jour », assure François Grasa, qui y prend chaque matin la parole au nom de FO, premier syndicat sur le site.

Faire entendre la voix des cheminots

Ce jour-là, la grève est de nouveau reconduite pour 24 heures… « à l’unanimité des quelque 300 personnes présentes », se félicite FO à l’issue du vote. Et après avoir rappelé une seule revendication : « le retrait du projet de loi de réforme ferroviaire ». L’ambiance y est bon enfant. « Aujourd’hui, on part faire entendre notre voix aux députés, hein ? », lance un cheminot à un collègue enjoué qui lui répond par le son d’une trompette. Ils parlent du rassemblement, autorisé au dernier moment par la préfecture, sur l’esplanade des Invalides, à quel­ques centaines de mètres de l’Assemblée nationale où allait débuter l’examen du texte décrié. Vêtus de leurs chasubles, tous se dirigent en direction du métro. La traversée de la gare se fait sans incidents. Aucune provocation à signaler. « Depuis une semaine, certains voyageurs nous sourient, quelques-uns nous ignorent, d’autres viennent s’enquérir de nos revendications », résume un gréviste. « C’est décidément la règle de trois… comme dans le projet gouvernemental », ironise un de ses camarades de lutte. Et ce, en référence au cœur du projet qui prévoit de diviser le système ferroviaire en trois entités (Groupe SNCF, SNCF Mobilités et SNCF Réseaux).

Aux Invalides, l’atmos­phère est passablement électrique à la vue de dizaines de fumigènes allumés sur l’esplanade où se sont massés 3 500 cheminots venus de toutes les gares. Tous déterminés à ne rien lâcher.

Jamel Azzouz Journaliste