« Investir ses indemnités de licenciement, c’est dangereux »

Scop par Clarisse Josselin

Trois questions à... Patricia Lexcellent, Secrétaire générale de la Confédération générale des Scop (CGSCOP).

Quelle est la mission de la CGSCOP ?
Nous sommes un organisme professionnel indépendant. Au niveau national, notre mission est de promouvoir et défendre les statuts Scop auprès des pouvoirs publics et des acteurs politiques, économiques et sociaux. Nous coordonnons et animons aussi un réseau de treize unions régionales et trois fédérations de métiers qui accompagnent et conseillent les porteurs de projets et les adhérents. Elles leur apportent une aide financière, juridique et une formation.

Quelles sont les conditions pour reprendre une entreprise en Scop ?
En cas de cessation d’activité, cette solution doit être de plus en plus étudiée, mais il y a plusieurs questions à se poser. Premièrement, il faut vérifier la viabilité économique du projet avec des experts. Deuxièmement, il faut trouver un dirigeant. Les salariés sont associés au conseil d’administration ou au conseil de surveillance, mais un leader doit émerger. Il faut aussi regarder le projet de financement, des outils existent. En cas de reprise d’une entreprise en difficulté à la suite d’une procédure collective, la Scop se fait souvent avec les indemnités de licenciement et les allocations chômage. C’est dangereux, les salariés risquent de tout perdre, même leur droit au chômage. Enfin, la formation des salariés repreneurs et des accompagnateurs est très importante.

On parle beaucoup de Scop en ce moment, est-ce un simple effet de mode ?
Il y a un mouvement de fond sociétal. Les gens ont envie de donner un sens différent au travail et le mode coopératif y correspond mieux. Les salariés sont associés aux décisions, c’est plus attractif. Et l’affectation d’une part des résultats à l’entreprise pour constituer une réserve impartageable la consolide. Soixante-cinq pour cent des Scop ne sont pas des reprises mais sont créées ex nihilo.

Clarisse Josselin Journaliste à L’inFO militante