Semestre européen : la France sous surveillance renforcée

La lettre électronique @ ctualités Europe – International n°20 par Secteur Europe - International

La Commission a publié début mars pour chaque État membre un rapport détaillé (in-depths review) sur les déséquilibres macroéconomiques. La Commission dans le cadre de ses attributions renforcées par la nouvelle architecture européenne en matière économique et notamment de surveillance des déficits excessifs, va faire usage d’un nouveau mécanisme d’alerte à l’encontre de deux pays : la France et la Slovénie, car ils pourraient ne pas atteindre la cible budgétaire qui figure dans les recommandations publiées l’an passé. La Commission évaluera de nouveau la situation d’ici le mois de juin et proposera au Conseil les mesures qu’elle juge « appropriées ».

La commission se persuade qu’elles ont eu de bons résultats, malgré l’installation de la zone euro dans la récession et le chômage de masse. La potion est toujours la même : poursuivre l’assainissement budgétaire et les réformes structurelles (comprendre affaiblir le droit du travail, les salaires, la négociation collective, la protection sociale et les services) C’est donc une pression accentuée en faveur de politiques d’austérité toujours plus sévères dont la France fait l’objet en dépit de l’échec dramatique de ces politiques.

Pour Force ouvrière, la Commission ne se pose toujours pas la question de la responsabilité des politiques d’austérité dans la situation actuelle, refuse toujours de reconnaitre que les politiques qu’elle recommande au lieu de réduire la dette publique, contribuent à la faire augmenter. Le rapport contient des contradictions manifestes sur le lien salaire/productivité, avec l’objectif de remettre en cause les mécanismes de formation des salaires, donc la négociation collective. Enfin, la Commission adopte une posture de pompier pyromane, en mentionnant le risque de défiance des marchés financiers à l’égard de la situation budgétaire française.

Plus que jamais, un changement de cap est urgent. C’est pour cette raison que Force ouvrière a manifesté le 18 mars contre le pacte de responsabilité (que la Commission européenne considère comme « un pas dans la bonne direction) et avec la CES le 4 avril pour réclamer la fin de l’austérité.

P.-S.

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