FO avait déjà posé ses revendications

Tables rondes par Mathieu Lapprand

Article publié dans l’action Dossier Traités de libre-échange commerciaux

Lors des réunions bilatérales préparatoires, la Confédération avait déjà exprimé ses positions sur les sujets abordés le deuxième jour de la conférence sociale.

Quelques jours avant la conférence sociale, FO a fait le choix de boycotter les tables rondes ainsi que le discours de Manuel Valls. La Confédération a pourtant remis la synthèse de ses revendications au gouvernement et avait fait entendre ses solutions dans les réunions préparatoires.

La première table ronde, animée par le ministre du Travail, était ambitieusement intitulée « Amplifier l’action pour l’emploi, en particulier pour les jeunes, les seniors et les personnes en difficulté »... et tous ceux qui en ont besoin, pourrait-on ajouter. Loin de la politique de l’offre, la proposition de FO promeut des mesures de soutien à la consommation, au pouvoir d’achat et à l’investissement, l’accès au RSA pour les moins de 26 ans et la mise en place de la conditionnalité dans l’attribution d’aides publiques.

UN FESTIVAL DE TAUTOLOGIES

La table ronde de Benoît Hamon propose d’« Assurer le passage de l’école à l’insertion professionnelle des jeunes ». Sur cette question, FO a rappelé sa volonté de préserver tant l’enseignement professionnel que le caractère national des diplômes ainsi que son opposition à la présence des entreprises dans les collèges et lycées dans le cadre des Campus des métiers.

Michel Sapin, ministre des Finances, avait la charge de « Développer un agenda économique et social pour la croissance et l’emploi en Europe ». Les positions de FO, qui entend réviser les traités pour réorienter la politique économique et sociale européenne ou remet en cause les négociations en cours du TTIP et de TiSA, sont transmises au nouvel « ami de la bonne finance », comme le ministre s’est lui-même qualifié.

Les quatrième et cinquième tables rondes souhaitaient à la fois « Accélérer le retour de la croissance par l’investissement », et « Garantir le pouvoir d’achat par une rémunération équitable ». FO réaffirme le rôle moteur et stratège de l’État et des collectivités. Le syndicat du pouvoir d’achat rappelle son attachement aux évolutions de grilles salariales et sa revendication d’un Smic à hauteur de 80% du salaire médian.

Concernant la table ronde qui visait à « Rénover notre politique de santé », les représentants de FO ont souhaité rappeler leur volonté d’abroger la loi HPST (Hôpital, patients, santé, territoires), d’effacer les dettes des hôpitaux, ainsi que leur refus d’une étatisation de l’assurance-maladie.

Enfin, pour ce qui est du « Dialogue social dans le processus de réforme de l’action publique » de la dernière table ronde, FO a tenu à marquer son opposition à la mise en place d’une République des territoires, synonyme de rupture d’égalité de traitement et d’accès aux services publics, et notamment son refus de l’acte 3 de la RéATE, la réforme de l’administration territoriale de l’État.

Ces propositions, la Confédération n’a eu de cesse de les porter ces dernières années. Le dialogue social, comme la stéréophonie, fonctionne bien mieux lorsque l’on entend avec ses deux oreilles.

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante