Un mondial dans un Brésil qui ne tourne pas rond

Voix de presse par Michel Pourcelot

L’ouverture du Mondial de football, organisé au Brésil du 12 juin au 13 juillet 2014, aura été précédée par de nombreuses manifestations, grèves et autres mouvements sociaux protestant contre l’organisation de l’évènement, ce qui n’a pas manqué de marquer la presse, le pays ayant longtemps semblé entièrement dédié au ballon rond.

Le Progrès
On ne badine pas avec le ballon rond et les espèces sonnantes et trébuchantes : à São Paulo, « la police a chargé une manifestation de soutien à la grève du métro dont 60 employés ont été licenciés, à trois jours du coup d’envoi du Mondial de football. Alors que les sélections engagées continuent d’affluer au Brésil, cette grève a provoqué plus de 170 km d’embouteillages dans la mégapole (20 millions d’habitants), théâtre jeudi du match d’ouverture Brésil-Croatie ». Le gouvernement va-t-il fermer le jeu ?

Le Dauphiné Libéré
Les grévistes veulent se trouver sur un pied d’égalité : « Les 10 000 employés demandent la même augmentation de salaire (15%) que celle obtenue tout récemment par les policiers en échange d’un “engagement à ne pas faire grève durant le Mondial”. Un compromis sera-t-il trouvé très rapidement ? Le métro de São Paulo dessert la voie d’accès au stade des Corinthians où se tiendront la cérémonie inaugurale et le match d’ouverture. Le temps presse. » Et le temps, c’est de l’argent.

Le Courrier Picard
Pour beaucoup de Brésiliens la partie a commencé depuis longtemps : « La grève du métro de São Paulo s’inscrit dans un contexte plus large de multiplication de grèves sectorielles à travers le pays depuis plusieurs semaines. Ces mouvements épars, de chauffeurs de bus, policiers ou vigiles des banques, ont pris le relais de la fronde sociale historique de juin 2013 qui avait ébranlé le géant émergent d’Amérique latine. En pleine Coupe des confédérations de football, les Brésiliens étaient massivement descendus dans les rues pour dénoncer les 11 milliards de dollars dépensés pour le Mondial et exiger des investissements massifs dans les transports, la santé ou l’éducation. » Où le gouvernement est moins tenté d’engager.

Le Républicain Lorrain
« Pays du carnaval, de la samba et du ballon rond, le Brésil sera-t-il à la fête dès jeudi soir pour la Coupe du monde de football ? Les poussées de fièvre sociale et le ras-le-bol contre les inégalités laissent cette question sans réponse. Derrière le faste de cet événement planétaire, qui devrait attirer trois millions de touristes, se profilent pour le gouvernement brésilien les défis socio-économique, sécuritaire et sportif. Avec une question récurrente, scandée par les manifestants depuis plusieurs mois : Copa para quem ? (Pour qui est cette Coupe du monde ?). » Quels que soient les vainqueurs, les perdants risquent bien d’être les mêmes.

Michel Pourcelot Journaliste à L’inFO militante

Sur le même sujet