Plus meurtrière que toutes les précédentes (près de 2 000 morts en 29 jours, en très grande majorité des civils palestiniens), l’offensive militaire israélienne de l’été dernier dans la bande de Gaza a aussi été particulièrement destructrice pour l’emploi, constate une étude de l’Organisation internationale du travail (OIT), publiée le 24 mars – « L’impact de la guerre de Gaza de 2014 sur le “ désemploiement ” : évaluation des dommages par l’OIT et stratégie de redressement » [1]. La perte de PIB est estimée à environ 80 millions de dollars pour les six derniers mois. Le taux de chômage est passé de 32,6 % en moyenne à environ 36,9 %, soit 4,3 % de plus, au moins.
Les tunnels destinés à contourner le blocus détruits
Ces chiffres ne prennent pas en compte les effets du démantèlement des tunnels clandestins avec la frontière égyptienne, qui permettaient une certaine activité économique en dépit du blocus imposé depuis 2007 par Israël et l’Égypte, blocus dont la CSI (Confédération syndicale internationale) a demandé la levée le 7 août dernier dans le cadre d’un plan de paix en cinq points [2]. Ils ne tiennent pas compte non plus des éventuelles suppressions d’emplois indirectes dans les entreprises ou les services publics qui n’ont pas été détruits.
Lors d’une conférence au Caire en octobre dernier, à laquelle participait l’OIT, les bailleurs de fonds internationaux avaient promis une aide de 5,4 milliards de dollars pour reconstruire Gaza. Une aide, ont confirmé les agences de l’ONU, dont l’essentiel ne s’est pas encore matérialisé.