A J-2 du XIIIe congrès de la Confédération européenne des syndicats à Paris

Europe par Evelyne Salamero

Crise économique et crise des réfugiés... La confédération européenne des syndicats (CES) va tenir son XIIIe congrès à Paris du 29 septembre au 2 octobre, « dans un contexte de crises, au pluriel », a souligné sa secrétaire générale sortante, Bernadette Ségol, lors d’une conférence de presse le 24 septembre au soir, à Paris, en présence des dirigeants de ses cinq confédérations françaises affiliées, dont le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly.

La crise des réfugiés, à laquelle les congressistes consacreront une session spéciale et une résolution d’urgence, rend encore plus nécessaire le plan d’investissements que demande la CES pour faire face à la crise économique aggravée par les politiques d’austérité et les réformes structurelles, a déclaré la secrétaire générale de la CES. Sans ce plan, l’Europe « ne sortira pas du chômage » de masse qui « rend les Européens aussi sceptiques à l’égard de l’Union européenne », a-t-elle mis en garde.

La CES attend la concrétisation de la promesse du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, d’un « pilier européen des droits sociaux » avec « un rôle central pour les partenaires sociaux », a-t-elle rappelé.

« Nous nous opposons toujours au pacte de stabilité budgétaire » rappelle Jean-Claude Mailly

Tout cela, a rappelé Jean-Claude Mailly, suppose que les traités européens soient modifiés de façon à intégrer la croissance et l’emploi dans les objectifs de la BCE (Banque centrale européenne). Celle-ci n’est pour l’instant tenue que de garantir la stabilité des prix dans le cadre de la mise en œuvre de la politique monétaire unique. Réaliser les investissements nécessaires exige aussi de rompre avec les politiques d’austérité, a également souligné le secrétaire général de FO, rappelant que « les organisations membres de la CES se sont opposées et s’opposent toujours » au Pacte de stabilité budgétaire (traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG).

Ce XIIIe congrès de la CES qui va réunir 1 400 participants, dont 500 délégués votants représentant 90 organisations syndicales provenant de 39 pays, sera également marqué par l’élection d’une nouvelle équipe de direction, a annoncé Bernadette Ségol, qui elle-même ne renouvelle pas son mandat. Luca Visentini , ancien responsable régional de l’organisation italienne UIL et membre du secrétariat de la CES depuis quatre ans, est candidat à sa succession.

A noter également, la présence de nombreux invités de marque à ce congrès, à commencer par, dès la première matinée, après l’ouverture des travaux par Jean-Claude Mailly, et par ordre d’intervention : la maire de Paris Anne Hidalgo, le président de la commission européenne Jean-Claude Juncker, le président du Parlement européen, Martin Schulz et le président de la République française François Hollande. Les congressistes pourront également entendre dans le cadre des différentes tables rondes Marianne Thyssen, commissaire européenne à l’emploi, aux affaires sociales et à l’insertion, Guy Ryder, directeur général de l’OIT (Organisation internationale du travail) et Aida Hadzialic, ministre suédoise de l’enseignement qui témoignera de son expérience en tant que réfugiée.

Evelyne Salamero Ex-Journaliste à L’inFO militante