À la BNP, dividendes pour les actionnaires, stress pour les salariés

Dérisoire par Mathieu Lapprand

Une cinquantaine d’agences BNP ferment chaque année depuis 2013. © F. Blanc

0 % d’augmentation en 2015 mais une prime de 400 euros, c’est la proposition faite par la direction de la BNP lors de la seconde séance des NAO, donnant le ton pour l’ensemble des banques.

En 2014 la BNP a dû régler une amende record de 6,5 milliards d’euros. Pour autant, l’établissement a réussi à maintenir le niveau des dividendes versés à ses actionnaires sur cette année. Mieux, elle va les augmenter en 2015, annonçant 4,2 milliards d’euros de bénéfice pour le premier semestre. Pourtant les salariés ont le sentiment que ce résultat, qualifié d’« historique » par leur président, est réalisé à leurs dépens.

En effet, « les agents de la BNP ont fait front, en première ligne, lors de l’amende américaine », explique Christian Offreda, délégué syndical national adjoint. Et après la déferlante, une « réorganisation rapide est mise en place qui modifie le fonctionnement des agences », poursuit le délégué. Les accueils-clients disparaissent, les commerciaux étant amenés à assurer eux-mêmes cette fonction. Le nombre d’agences continue de se réduire d’une cinquantaine par année, et ce, depuis trois ans.

Les salariés comme variable d’ajustement

Parallèlement, l’Union européenne a émis une recommandation visant les banques afin d’interdire la rémunération des commissions. Bien que des substitutions soient prévues, certains salariés risquent de voir leur rémunération baisser. De plus, un projet de modification des horaires de travail (avec des ouvertures en soirée) a été récemment ressorti des cartons par la direction.

Alors que les actionnaires sont préservés, les salariés ont le sentiment de devenir les variables d’ajustement du résultat financier de la banque. En 2014, la BNP a perçu 39 millions d’euros de CICE et s’est séparée de 1 700 salariés. 

Mathieu Lapprand Journaliste à L’inFO militante