Après huit semaines d’audience et en présence de deux cents parties civiles, le jugement sera rendu le 26 octobre. Mais déjà, au tribunal correctionnel d’Évry le 15 juin, les réquisitions du procureur de la République ont souligné l’ampleur du drame ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne) en 2013. Il a demandé la peine maximale, soit 450 000 euros d’amende pour la SNCF pour homicides et blessures involontaires.
La SNCF demande, elle, sa relaxe, estimant qu’aucun scénario précis
n’a pu être démontré dans le déraillement du train Paris-Limoges, il y a neuf ans, un 12 juillet à 17h11. Cet accident avait causé la mort de sept personnes et fait une trentaine de blessés.
Ce que rappelait FO-Cheminots en 2014
Dès 2014, un rapport d’experts judiciaires accablait la SNCF, pointait ses manquements et décrivait un état de délabrement
des rails jamais vu
. La même année, la SNCF et Réseau ferré de France (RFF) annonçaient un investissement de 410 millions d’euros, sur trois ans, pour la sécurité des aiguillages et du réseau. Au tribunal, les magistrats ont rappelé la collaboration difficile, pendant toute l’instruction, avec la SNCF pour qui, a indiqué à Évry son avocat, l’accident est dû à un défaut imprévisible de l’acier. Elle a aussi contesté le rapport militant
du cabinet Aptéis... Ce rapport, rendu fin 2014 et commandé par le CHSCT de la SNCF, constatait une réduction de l’effectif compétent
dans l’entreprise, une banalisation du travail dans l’urgence
, et un dysfonctionnement organisationnel
. Entre 2000 et 2012, le nombre d’agents de surveillance dans la zone est passé de seize à huit. Au total, la SNCF ― qui a supprimé 23 000 emplois entre 2003 et 2013 ― a supprimé 6 000 emplois d’agents chargés de l’infrastructure entre 2000 et 2010 (- 15 %), dont 4 400 à la surveillance des voies. Une situation que la Fédération FO des Cheminots n’a eu de cesse de dénoncer.