Actes du colloque « Regards pluridisciplinaires sur le SMIC et le pouvoir d’achat des salariés en France »

Publication par Marie-Alice Medeuf-Andrieu

Ouverture du colloque par Marie-Alice Medeuf-Andrieu, Secrétaire confédérale

Mesdames, messieurs, à titre liminaire, je voudrais remercier l’ensemble des intervenants qui ont bien voulu prendre sur leur temps pour participer à ce colloque.

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À plusieurs titres, la tenue de ce colloque représente un temps fort pour notre organisation. De prime abord, le Smic concerne un nombre croissant de salariés : 3,1 millions de salariés étaient rémunérés au Smic au 1er janvier 2013, soit 500 000 de plus qu’en 2012, ce qui est considérable.

Nul n’est besoin de préciser l’attachement de Force Ouvrière au Smic car il assure selon nous la protection des salariés les plus vulnérables et constitue un outil efficace de lutte contre le développement des inégalités salariales.

Cet attachement pour le Smic nous a conduit, à travers notre groupe de travail sur les salaires, à nous interroger sur le Smic, son mécanisme, son évolution, son rôle, avec le concours de plusieurs chercheurs, économistes, universitaires, négociateurs de branche, avec des organisations syndicales européennes, (avec nos camarades belges et allemands). Ces échanges fructueux ont contribué à enrichir nos travaux par une vision encore plus large du pouvoir d’achat des salariés en alliant dimension économique et dimension sociale.

C’est ainsi que notre proposition de réforme des mécanismes de revalorisation du Smic a enfin porté ses fruits en 2013 par la prise en compte du SBHOE, c’est-à-dire le salaire de base horaire ouvrier/employé.

De même, notre demande concernant la désignation d’un sociologue du travail dans le groupe d’experts sur le Smic a pu aboutir dans le cadre du renouvellement de ce groupe.

Le Smic est souvent présenté comme étant un frein à l’emploi. La question mérite d’être débattue à l’heure où certains de nos voisins européens s’engagent dans la voie du salaire minimum.

De toutes parts, les critiques fusent contre le Smic jugé trop élevé et contre-productif. Dans le même temps, les propositions de réforme visant à créer tantôt un Smic jeune ou encore un Smic différencié en fonction de la productivité se multiplient. Dans ce contexte difficile, nous avons souhaité mettre en débat ce sujet sur lequel nous nous sommes beaucoup investis en faisant appel à des spécialistes issus de différentes disciplines.

Nous regrettons cependant l’absence de Gilbert Cette, économiste aussi très connu, car le but est d’entendre les différentes thèses et d’en débattre. Plutôt que des exposés successifs, nous avons préféré la formule des tables rondes, afin d’amener la confrontation des savoirs et l’échange des expériences.

Pour en débattre, nous avons souhaité la présence d’économistes et de sociologues de qualité et, pour animer ces débats, Laurent Mauduit, journaliste à Médiapart, au fait des actualités économiques et sociales, a bien voulu se prêter à l’exercice, en acceptant d’animer ce débat tout au long de la journée. L’éclairage et les enseignements qui seront apportés au cours de cette journée nourriront, j’en suis convaincue, les réflexions consacrées au Smic et au pouvoir d’achat des salariés en France.

Je vous remercie de votre présence et en vous souhaitant un bon colloque, de bons débats, fructueux et riches.


Marie-Alice Medeuf-Andrieu Ex-Secrétaire confédérale - Secteur Conventions collectives