Aides à domicile : une profession qui veut être reconnue à sa juste valeur

Services par Nadia Djabali

© G. Ducrot / FO Hebdo

Les aides à domicile, souvent salariées dans des associations, font partie, selon Pôle emploi, des métiers qui recrutent le plus.
Dénonçant des conditions de travail déplorables, elles revendiquent davantage de reconnaissance et une meilleure rémunération.

De 30 000 dans les années 1970, elles sont passées à 231 000 en France. Elles, parce que les aides à domicile sont essentiellement des femmes. Avec 322 000 emplois à pourvoir d’ici à 2022, l’enquête 2016 de Pôle emploi place cette profession dans le trio de tête des métiers qui recrutent. Pourtant, sur le terrain le tableau est loin d’être idyllique. En termes de droit du travail, la profession figure parmi celles qui protègent les salariés a minima. « Les conventions collectives du secteur prennent racine dans celles qui ont régulé les emplois domestiques et relèvent encore pour partie d’un sous-droit du travail », décrit la sociologue Christelle Avril dans son ouvrage Les Aides à domicile, un autre monde populaire.

Une absence de reconnaissance salariale

« La reconnaissance salariale est inexistante, raconte Isabelle, une aide à domicile syndiquée à FO. Nous sommes tributaires des financements des conseils départementaux, avec tous les problèmes que cela peut représenter du fait que l’État ne reverse pas les dotations qui leur sont dues. » Ce qui implique des difficultés financières pour les structures d’aide à domicile, que les départements ne financent plus à hauteur du coût réel de l’heure d’intervention, et entraîne des fusions, des mutualisations et des conditions de travail déplorables.

Au-delà de la rémunération, d’autres aspects de la profession sont sur la sellette : pénibilité physique, journées fragmentées, flexibilité ou contraintes horaires et surtout manque de reconnaissance. Sur ce dernier point, nombreuses sont celles qui souhaitent être reconnues à la hauteur de la qualité du travail qu’elles effectuent. 


Repères : Statistiques et modes d’exercice
 97 % des aides à domicile sont des femmes ;
 68 % travaillent à temps partiel et cumulent plusieurs employeurs ;
 58 % exercent le samedi, 45 % le dimanche ;
 39 % sont âgées de 50 ans et plus et environ 65 % ont plus de 40 ans.
 Trois modes d’intervention :
Elles sont employées par une association ou directement salariées par le bénéficiaire, soit de gré à gré (Chèque emploi service), soit via un mandataire qui s’occupe du recrutement et des formalités administratives.

Nadia Djabali Journaliste à L’inFO militante