Air France : les PNC en grève dès ce 27 juillet

Emploi et Salaires par Valérie Forgeront

Cinq syndicats de personnels navigants commerciaux (PNC) d’Air France, dont le SNPNC-FO, annoncent qu’ils maintiennent le mouvement de grève à partir du 27 juillet et jusqu’au 2 août. Les salariés demandent que le prochain accord collectif puisse les protéger pendant trois à cinq ans et non dix-sept mois seulement comme voudrait l’imposer la Direction.

Les hôtesses et stewards d’Air France –qui ont reçu le soutien des trois syndicats de pilotes de la compagnie- s’attendent déjà à une « mobilisation historique » au vu des déclarations de grève.

Le 24 juillet, les syndicats comptabilisaient en effet 55% de salariés faisant état de leur intention de faire grève.

Après l’accord collectif actuel qui a duré trois ans et s’achève en octobre, les PNC (13600 salariés) d’Air France demandent un nouvel accord d’une durée de vie de trois à cinq ans pour régir leurs règles de travail.

Dans le cadre des négociations en cours, ils contestent la proposition de la Direction souhaitant mettre en place un accord d’une durée limitée à 17 mois.

Mais alors que la direction « a rompu tout contact depuis vendredi 22 juillet », elle persiste à refuser la quasi-totalité des revendications des hôtesses et stewards. Ces refus portent notamment sur les règles sur le temps de travail, l’évolution des rémunérations et les conditions de travail.

Bientôt moins de PNC à bord ?

Or, pour les syndicats, « les revendications sont plus que raisonnables au vu de la situation financière de l’entreprise ».

Ils rappellent aussi « qu’après 220 millions d’économies et de productivité réalisés entre 2013 et 2015 (plan Transform 2015, Ndlr) par les PNC, entraînant la suppression de plus de 2000 postes et permettant le redressement de la compagnie, l’entreprise refuse aujourd’hui de protéger notre population pour une durée supérieure à 17 mois ».

Par ailleurs s’inquiètent-ils, la Direction « prévoit d’ores et déjà de nouvelles baisses des compositions d’équipages, au mépris de la sécurité et de la sureté à bord ».

Elle souhaite par exemple réduire le nombre de PNC à trois personnes contre quatre actuellement sur une « très grande majorité des vols longs et extra longs » effectués sur les Airbus A319.

Les syndicats s’opposent à cette mesure qui va à l’encontre d’une amélioration des conditions de travail.

Ils rappellent que les salariés PNC sont déjà « épuisés par la densification du service et l’augmentation des cadences. L’explosion des arrêts maladies et des risques psychosociaux en témoigne ».

La Direction promet qu’en contrepartie d’un accord collectif de dix-sept mois, elle ne procèderait pas à un plan de départs volontaires jusqu’en mars 2018.

Pour les syndicats, la Direction doit cesser de prendre les salariés d’Air France « comme la seule variable d’ajustement » dans le cadre des choix économiques de la compagnie.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante