Airbus : un plan social encore flou

Emploi et Salaires par Valérie Forgeront, FO Métaux

Photographie de Laurent Jégou (CC BY-NC 2.0)

Quatre syndicats d’Airbus dont FO rencontraient à leur demande ce mardi 10 janvier Tom Enders, le P-DG du groupe. L’objectif pour ces syndicats consistait à obtenir l’assurance qu’il n’y aura pas de licenciements secs dans le cadre du plan de 1 164 suppressions de postes en Europe dont 640 en France. Les syndicats n’ont obtenu aucun engagement de la part de la Direction qui programme le début de la négociation du plan social le 24 janvier prochain.

Une rencontre pour rien ? Pas tout-à-fait. Les quatre organisations syndicales qui rencontraient ce mardi 10 janvier le P-DG d’Airbus, Tom Enders, dans le cadre du plan de suppression de 1 164 emplois en Europe dont 640 en France n’ont certes pas obtenu la garantie ferme de la Direction que ce plan social ne comprendrait pas de licenciements secs.

Il n’y a eu aucun engagement de la part du P-DG. Il a juste évoqué le traitement social de ce plan et sans apporter aucun chiffre indique Maria Perez, déléguée syndicale FO du site Airbus de Suresnes, basé dans la banlieue parisienne et particulièrement impacté par ce plan. La militante participait à Blagnac (Haute-Garonne) à la rencontre entre le P-DG et les syndicats. Une rencontre qui a au moins permis de saisir dans leurs grandes lignes les intentions de la Direction pour ce plan et les emplois qui en dépendent.

Le plan sera négocié avec les syndicats à partir du 24 janvier prochain et devra se conclure dans ses modalités d’ici la fin mai. Ce délai pour la négociation est assez court regrette la déléguée.

Si le P-DG estime que l’information portant sur l’annonce des suppressions d’emplois a été « dramatisée » dans la presse, du côté des salariés d’Airbus en revanche, la perception est très différente et les inquiétudes ne sont pas encore tout-à-fait calmées explique Maria Perez.

Alors que le groupe Airbus se porte au mieux, disposant d’une visibilité de huit à dix années de production pour assurer les 1 000 milliards d’euros de commandes prévues pour l’instant, les salariés craignent ce plan qui vise 300 millions d’économies et dont les contours restent flous.

Les emplois de Suresnes dans la tourmente

L’avenir des salariés du site de Suresnes (462 emplois) jusque-là dédié à la Recherche mais qui fermera ses portes en 2018 dans le cadre de ce plan de restructuration baptisé Gemini reste particulièrement incertain. De son côté, la Direction d’Airbus se dit prête à se montrer « flexible » en ce qui concerne les solutions qu’il conviendra de trouver.

Sur les 462 postes du site de Suresnes, le plan prévoit ainsi d’en supprimer plus de 300 dont près de 200 relevant du secteur de la Recherche. Les 152 autres postes (relevant de fonctions support) seraient transférés à Toulouse. Tout le secteur Recherche de Suresnes va donc être supprimé souligne Maria Perez précisant les modalités possibles de cette suppression.

Il serait ainsi question de redéployer les postes en les maintenant en région parisienne précise la militante. Ces postes iraient ainsi sur les sites Airbus d’Elancourt et des Mureaux ou encore sur le site dédié aux hélicoptères à Dugny. Quelques postes de Recherche seraient encore déployés sur le campus universitaire de Saclay.

L’avenir des autres emplois ne relevant pas du secteur de la Recherche semble plus compliqué. En effet souligne Maria Perez si un transfert de ces postes vers Toulouse est prévu, tous les salariés concernés n’auront pas la possibilité, notamment pour des raisons familiales, d’accepter un tel transfert. FO, majoritaire chez Airbus, demande un vrai traitement social pour ce plan.

Valérie Forgeront Journaliste à L’inFO militante

FO Métaux Métallurgie

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